Alaska : Je l'aime, je la déteste et je suis surtout perdue.
Un regard vers un client, un sourire amical et bien commercial, et un geste vif de la blonde, me montrant la réserve. Comme d'habitude, je me laisse faire, évincer, jeter, à ne pouvoir même, conseiller un client. Je suis là, à faire le sale boulot, à faire tout ce qu'il y a d’inintéressant dans cette parfumerie. Et je n'ose même pas me plaindre. Figée, paralysée, j’obéis et je souris, comme une niaise sans cervelle, comme une soumise. Et tout ça, oui, tout ça, pour ses beaux yeux...

Parfums aux fruits Ne fume pas Ne bois pas Fréquente rarement les soirées Crédule Soumise à sa supérieur Fragile Adore le cachemir Peut manger autant qu'elle veut sans prendre du poids Allergique à la noix de coco Déteste les fruits de mer Esprit logique Aime la science N'a jamais joué d'un instrument de musique Garde un léger accent français quand elle parle américain N'a jamais touché à la drogue Craint le blog de Sybilline Va au cinéma de la croisière un soir sur deux Adore les glaces à l'Italienne Sa cabine est agréablement et légèrement parfumée à la framboise Elle a une photo de ses parents sur sa table de chevet Rêve souvent qu'elle tue Shane et qu'elle embrasse Alaska Les escales sont une occasion pour elle, de se vider l'esprit Elle range tous les souvenirs des escales, dans un coffre, qui se trouve dans sa petite cabine Déteste le fait qu'Alaska lui ai interdit la création de parfum Elle a obtenu la double nationalité (française et américaine), avant de monter à bord du Royal Majestic.

Je sors de cette pièce, pièce qui m'a tout volé. Volé mon innocence, mon enfance, ma fierté. Qui a ruiné un moment qui aurait du être précieux, anéanti un souvenir que j'aurai voulu heureux. Cette pièce ne me laisse que des regrets, qu'un dégoût. Je claque la porte de cette même pièce, comme je pourrai claquer le visage de cet homme qui m'a menti, m'a abusé. Qui a pris indélicatement ma pureté, ma virginité. Je claque cette porte comme j'aurai aimé me gifler, pour avoir était si naïve. Je la claque, comme je voudrai tirer un trait sur cette soirée, comme je voudrai remonter le passé. Je descend les escaliers à tout vitesse et mes larmes rendent ma vision assez floue. Je trébuche mais impossible de me relever. Vais-je me relever un jour ? Oublier cet infâme souvenir ? Tout me semble être un cauchemar et je me pince à plusieurs reprises, espérant me réveiller, espérant retrouver ma fragilité. J'aimerai avoir le choix, de ne plus y penser. D'avoir encore de la fierté. Mais tout ce qu'il me reste, ce n'est que des larmes qui roulent sur mes joues, sur mon monde, ce n'est que des sanglots, des remords et des traces de mascara. Qu'un goût de haine et de tristesse. Ma patronne s'approche de moi, me tend la main, souriante et la seule chose que je suis encore capable de faire, c'est de vomir sur ses chaussures. Elle me gifle, rajoutant un peu ce sentiment d'humiliation qui était pourtant déjà à son apogée. Je lève les yeux, son sourire ne semble pas s'effacer et le désir profond de l'achever semble également bien persister. Elle m'a forcé, cette garce, à venir à cette soirée, et je me retrouve bafouée, salie, humiliée. Un élan d'énergie se fait en moi, permettant de me relever. Je la regarde droit dans les yeux, elle rit. Je lui crache à la figure ce que j'aurai du lui cracher depuis bien longtemps déjà, et je pars. Je cours. Et la seule envie que j'ai, c'est de fuir cette ville. Cette vie aussi.

Je suis assise sur mon lit et je regarde droit devant moi. Je regarde les immeubles, les quelques piétons sur le trottoir, par la fenêtre. Je regarde, encore, et encore. La difficulté de se remettre d'une situation humiliante, même deux mois après, est toujours bien présente. Je ne sais pas comment je vais faire pour oublier. Je reste chez moi, près de mes parents, sans travailler, comme si je n'étais capable qu'à m'enfermer chez moi, comme une moins que rien. Je suis rentrée en France il y a deux jours, après avoir passer mon test de citoyenneté américaine, pour obtenir la double nationalité. J'attends au près de ma famille, comme pour me réconforter. J'avais besoin de ce test pour ne plus me sentir comme une étrangère dans le pays où j'ai étudié, où j'ai découvert de nouvelles personnes, où j'ai fais des erreurs et où je veux malgré tout, vivre. J'attends cet appel, pour pouvoir retourner là-bas. J'attends également l'appel de cette fameuse parfumerie pour laquelle j'ai envoyé mon dossier. Je ne sais pas dans quelle ville je vais travailler, tant que celle-ci se trouve loin de mon ancienne patronne, je suis prête à aller n'importe où. Je veux changer d'air. Deux heures plus tard, je suis au téléphone et sur mon visage se dessine un sourire, dans mon cœur nait de la joie, cette même joie que je pensais ne plus jamais ressentir. Cette voix m'annonce que je suis enfin franco-américaine. Une autre voix m'annonce que le poste de vendeuse/créatrice de parfum est pour moi et que je vais exercée mon boulot sur une croisière. Pendant une durée indéterminée. Des vacances sans date de fin ? Une nationalité ? Un changement d'air et de vie ? J'avais qu'à demander pour être servie. Et je peux l'affirmer enfin tout sourire : je suis heureuse.

Ici, racontez votre histoire. Nous exigeons un minimum de 30 lignes, n'hésitez pas à faire des chapitres etc.. La présentation est libre, mais nous conseillons de mettre sous forme de chapitres "rps", plutôt que sous celle d'une biographie. Cela rend votre récit plus vivant et agréable.