ancien compte fonda Valesca ✔ MISSIVES : 125 ✔ ARRIVÉE : 08/08/2010 ✔ BOULOT : Là où on ne m'attend pas. ✔ CITATION : Sadique. ✔ PRINTEMPS : 23 ✔ RÉPUTATION : 0
| Sujet: o2 ; Guide du petit matelot Dim 8 Aoû - 21:57 | |
| FORUM RPG
Souvenons-nous de nos premiers RPG... vous savez, ceux où nous faisions dix lignes maxi, où on floodait partout et où on ne comprenait rien au fonctionnement. Cette partie est là pour éviter ça. Ceci est un genre de guide du nouveau, pour aider ceux qui n'ont encore jamais fait de rp de leur vie. Je fais du rp depuis 6 ans environ et je crois pouvoir affirmer que j'ai appris beaucoup de choses durant ces années là. Donc laissez-moi vous expliquer un peu tout ça...
QU'EST-CE QU'UN FORUM RPG ? Un RPG (Role Playing Game) est tout simple un jeu de rôle (xD et oui) dans lequel on crée un personnage qui évoluera avec le temps et les intrigues. On l'incarne, on lui crée une personnalité et un physique. Le concept de "forum" est le même que sur un forum normal : on est confronté à d'autres gens, du monde entier. Dans le cadre présent, nous "jouons" ensemble en écrivant des posts. Ces posts servent à faire évoluer notre personnage et parlent de choses qui le concernent. Des exemples sont mis à disposition à la fin de ce post, justement.
COMMENT METTRE UN AVATAR ? Il suffit d'aller dans la partie "profil" de la barre de navigation et d'aller dans la partie "avatar". Là, plusieurs champs s'offrent à vous : choisissez celui où il y a marqué "Lier l'Avatar à partir d'un autre site" et coller le lien de l'avatar. Il faut pour cela que l'avatar soit lié quelque part, autrement dit sur un site d'hébergement d'images. Nous conseillons Imageshack, qui a longtemps détenu le monopole de l'hébergement d'images. Choisissez un avatar provenant d'un site de graphisme, sauvegardez-le dans vos images et réhébergez-le dans le-dit site d'hébergement en cliquant sur "Browse". Choisissez-le en retrouvant son emplacement, puis cliquez sur "Héberger maintenant". Vous verrez la page charger et obtiendrez une miniature de l'image avec un lien en dessous. Copiez-le et, enfin, collez-le dans le champ de tout à l'heure. Enregistrez et normalement, c'est bon.
Y A T-IL DES SITE DE CORRECTION ? Oui, évidemment. Nous ne vous en voudrons pas à mort si vous avez oublié un s à la fin d'un mot ou si vous avez fait une petite faute par-ci par-là. Toutefois, afin d'éviter le plus de fautes possibles, nous conseillons fortement de premièrement vous relire (cela évite souvent beaucoup d'erreurs et ça permet de rectifier les répétitions) et d'utiliser bonpatron pour bien corriger vos textes. Il en existe d'autres, certes, mais celui-ci est particulièrement bien selon nous. En revanche, un correcteur ne corrige pas tout, et rajoute le plus souvent des fautes ; la meilleure solution reste encore la relecture.
ET SI JE NE COMPRENDS RIEN AUX CSS & HTML ? Ce n'est pas grave. Personnellement, je suis loin d'être une pro aussi. Cependant, vous pouvez faire de jolies choses avec le strict minimum comme écrire en gras (représenté par les balises 'b'), en italique ('i'), en souligné ('u') ou même en barré ('s'). Vous pouvez également rajouter des couleurs (veillez à ne pas en abuser !) ou changer le format et la police d'écriture. Nous ne vous demandons pas d'être des boss en codage de page, ce n'est pas le but, donc apprenez à vous satisfaire de ce que vous avez et si vous voulez vous améliorer, visitez des sites comme pub rpg design qui sont très utiles.
Il me semble avoir fait le tour des points les plus importants qui sont souvent l'avatar et les posts. Donc pour le reste, nous rajouterons peut-être de nouvelles questions en fonction des besoins de nos membres sinon, pour l'instant, nous ferons du cas par cas. Une petite question dans la section adaptée et ça ira ;). Maintenant, place aux exemples de rp (posts, messages) que l'on peut voir en cliquant sur le spoiler. Ils ont été faits par Nirvana et moi sur un autre forum.
Post 1 : (Valesca alias "Suzanne")- Spoiler:
La journée avait été pire que tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Tenter l'expérience n'avait amené que des choses néfastes. Et ne rien tenter l'aurait rendu malheureuse. Malgré toutes les conséquences, elle n'arrivait pas à s'en vouloir d'avoir pris cette décision. Même avec un QI supérieur à celui d'Einstein, elle n'en était pas moins stupide. Voilà le mot exact : stupide. A peine était-elle en bas de l'étage que quelque chose vint se planter dans sa jambe : un couteau plein de sang séché. Mariah, la preneuse d'otage, avait utilisé ses dernières forces pour enfoncer le couteau avec autant de puissance que son état le lui permis et perdit son âme juste après. Il était même surprenant qu'elle en ait été capable. Suzanne était au sol, intacte alors que presque tous les os de l'autre jeune femme étaient craqués. L'odeur du sang de Mariah était tentant, irrésistiblement tentant. Sue avait tenu suffisamment longtemps, un break ne lui aurait pas fait de mal. Seulement voilà, elle était proche de plein d'élèves et de professeur qui les regardaient d'un air choqué, et boire le sang de la jeune femme devant eux n'aurait pas été judicieux. Luttant avec hargne contre sa soif, Sue se releva et s'enfuit. Plusieurs personnes la suivaient en marchant au ralenti, ne sachant que faire. Ils étaient traumatisés et parlaient tout doucement, d'une voix tremblante. Certains lui demandaient si ça allait, d'autre se contentaient de la regarder d'un air débile. Mais aucun ne la poursuivit vraiment. Elle leur en fut reconnaissante. Tandis qu'elle marchait lentement, s'enfonçant dans un petit coin isolé de Dartmouth, elle remarqua que quelque chose avait changé. Des sensations nouvelles. Ses mouvements étaient lents et engourdis. Sa vue était moins bonne, ainsi que son ouïe et son odorat. Comme un humain myope, elle devait se forcer pour apercevoir certains détails et, malgré cela, elle gardait l'impression d'avoir perdu la vue. Soufflant fort, elle se rendit compte qu'elle respirait de nouveau et que son cœur battait à l'intérieur de sa poitrine. Quant à sa jambe, elle la lançait douloureusement. Fatiguée et souffrante – bien que sa blessure n'eût rien de grave – elle remarqua également que son don avait disparu. Elle ne sentait plus rien, ni les atomes dans l'air ni la composition de quoique ce soit. Elle était comme avant, comme elle avait toujours rêvé d'être. Elle était de nouveau humaine. Bien que sa situation fut douloureuse, il s'agissait là d'un mal qui en valait la chandelle puisqu'elle retrouvait la vie, ce pour quoi elle se battait depuis si longtemps. Sa respiration, irrégulière, irradiait de la vapeur lorsqu'elle expirait la chaleur de son corps dans ce froid glacial. Le froid. Elle avait si froid. Sa peau était chaude et molle, délicieusement teintée de rose et son teint d'albâtre avait laissé place à un beige doré. Elle avait voulu cela depuis si longtemps ; elle qui n'y croyait plus.
Comment se faisait-il qu'elle soit de nouveau en vie, avec un « boum » régulier à la place du cœur ? Tous les évènements précédents s'effacèrent pour faire place au présent, un moment unique, merveilleux. Soudain, tout parut futile et secondaire à côté de ce que l'on venait de lui offrir. La prise d'otage qui avait eu lieu un peu plus tôt n'avait plus aucune importance ; la seule chose qui occupait ses pensées était son humanité. Était-elle enfin redevenue comme avant ? Mariah avait-elle le pouvoir de la rendre humaine de nouveau ? Du plus profond de son âme, elle espérait que ce soit définitif. Quelque chose vint perler à son œil, la picotant légèrement et brouillant davantage sa vue. Le petit diamant liquide roula le long de sa joue avant de s'écraser au sol. Une larme. La première depuis cent quarante six ans. Une larme qu'elle attendait depuis tant de temps. Plus rien n'avait de valeur face à ce cadeau si précieux, pas même les pouvoirs exceptionnels que lui procurait le vampirisme. Si, cent cinquante ans plus tôt, on lui avait dit qu'un jour son rêve se réaliserait, elle n'y aurait pas cru. Mais elle était là, dans le froid, à souffrir d'une blessure qui jadis ne l'aurait pas égratignée, en train de pleurer. Un torrent de sanglots s'empara d'elle. Et, bientôt, ses larmes se mêlèrent à la pluie qui accompagnait la neige dans sa descente. Était-ce bien réel ? La joie qu'elle ressentait piquait son cœur avec une aiguille. Ce bonheur était tellement beau qu'il en était même douloureux. Cela ne dura que quelques minutes mais ce furent les quelques minutes les plus heureuses de son existence d'immortelle. Son sang, tout chaud, se répandait sur la pelouse givrée et faisait fondre les flocons qui tombaient. Oh, Dieu, que le monde était beau avec cette vision si humaine de la vie, la vraie. Elle eût l'impression de s'être endormie pendant plus d'un siècle et d'enfin se réveiller. De sa main tremblotante, elle caressa sa peau. Ce n'était pas du tout la même sensation. Ce fut comme si sa vie de vampire n'avait été qu'un cauchemar que que son humanité soudaine était la réalité. Une douce et belle réalité à laquelle elle n'avait osé songé pendant tant d'années.
Elle était redevenue la vraie Suzanne Teresa Cummings, celle qu'elle avait quitté il y a bien longtemps, avant de devenir une buveuse de sang. Ce n'est qu'alors qu'elle remarqua la voiture en face d'elle, étincelante contrairement aux autres véhicules. Ce devait être un véhicule tout neuf ou bien entretenu. Il n'y avait personne à l'intérieur et elle en profita pour ramper plus près de lui. Son reflet lui coupa le souffle, et les larmes se firent plus nombreuses. Ses yeux. Bien que ses pleurs rendaient sa vision encore moins nette, elle pouvait les voir. Ses magnifiques yeux. Ils étaient d'un bleu pastel, très clair, pétillant. Ils étaient tout simplement exquis. Plus de ces horreurs rouges, juste de beaux yeux bleus. Elle avait perdu son air naturellement intimidant et ressemblait à une fraîche et charmante jeune fille aux lèvres bien roses et au visage certes pâle mais moins que l'ancien. Elle était belle. Plus belle qu'elle ne l'avait jamais été. Peu importe que sa transformation l'ai rendue plus désirable, avec un visage sans défaut et un corps parfait ; elle ne serait jamais plus jolie qu'en cet instant. Elle aurait voulu que quelqu'un le lui dise, le lui fasse remarquer. Sa mine était meilleure, malgré le fait qu'elle soit inondée de gouttes. Elle était si heureuse. Indiciblement heureuse. Plus qu'elle n'aurait jamais pu l'être en tant que vampire. De nouveau, elle était une fille normale, de dix-huit ans. Un sourire radieux apparut sur la carrosserie de la voiture. Le sien. Peu importe que sa jambe l'affaiblisse, elle ne sentait plus rien. Aucune douleur ne pouvait plus l'atteindre, à part celle du doute. La peur que tout s'efface aussi vite que c'était apparu.
Elle s'accorda quelques minutes d'intense contemplation. Après qu'elle eût bien observé tout ce qui l'entourait avec des yeux humains, humé chaque odeur avec son nez peu développé et écouté les sons qu'elle était en mesure d'entendre, elle posa sa main sur son cœur. Elle aurait pu s'endormir, bercée par son rythme régulier, envahie par une fatigue nouvelle. Une envie de dormir qui la réjouissait, la rendait hystérique malgré le sommeil fulgurant qui la menaçait. Toujours les doigts crispés sur la gauche de sa poitrine, elle se rendit compte que le battement se faisait de plus en plus léger jusqu'à ne plus exister. Il était redevenu dur et froid. Suzanne ne sentait plus la fraîcheur ambiante, non plus. Et sa vue s'aiguisait peu à peu. Il en était de même pour chacun de ses autres sens. Paniquée elle mit toute sa volonté à respirer, à dépendre du dioxygène mais rien : elle pouvait de nouveau faire de l'apnée pendant deux jours si elle le voulait. Son rêve s'était éteint et bien que ses joues furent encore mouillées par les larmes qui stagnaient, ses yeux étaient de nouveau tout sec. Injustice. Elle tâta sa peau glacée et dure et toucha sa jambe. La blessure ne lui faisait plus mal et elle cicatrisait à vue d'œil. Tout ceci n'avait été qu'éphémère. Se rendre à l'évidence était si douloureux. La nature reprenait cruellement ce qu'elle avait offert. Le visage déformé par le chagrin, elle se recroquevilla sur elle-même et resta assise à côté de la voiture pendant un bout de temps. Elle entendait la police, non loin de là et sentait le sang humain alentour. C'est là qu'elle y songea : elle n'avait pas ressenti la moindre soif lorsqu'elle était redevenue humaine. On venait de réaliser son vœu le plus cher et on lui avait repris sans scrupule.
De là où elle était, elle se voyait toujours dans la carrosserie du véhicule. Ses cheveux étaient redevenus la crinière sauvage qu'elle avait avant et ses yeux rouges perçaient. Si jamais quelqu'un la voyait, elle n'aurait qu'à faire croire qu'elle était albinos. Ou, puisque ses gestes se faisaient vifs, elle n'aurait qu'à fuir avant que le pauvre petit humain, dont l'odeur alléchante l'attirerait irrésistiblement, ne la voie. Sa gorge recommença à la brûler, la soif. Son cœur, bien qu'il redevint dur comme la pierre, la pinça. Cela faisait si mal de voir son espoir s'écrouler, réduit à néant. Elle n'était pas pressée de rentrer et il n'y avait pas foule : tout le monde était devant l'endroit où elle était tombée quelques minutes plus tôt. Elle aurait pu être l'une d'entre eux si elle avait été comme eux. Mais elle était différente, tout simplement différente. Une vampire. Une buveuse de sang. Comme un moustique qui pompe sa proie, elle s'abreuvait d'eux. Et la logique allait ainsi, elle était le prédateur et ils étaient les proies. Elle aurait tout donné pour retrouver la vulnérabilité que le Ciel lui avait accordé il y a peu. Celle qu'elle attendait depuis des décennies et qui s'était faite attendre patiemment. Celle dont jouissaient tous les humains de l'université, du monde.
« Au moins, j'ai eu la chance d'y goûter à nouveau... » se murmura-t-elle avec peine.
Elle n'avait pourtant pas rêvé, ce n'était pas une hallucination. Elle n'en était pas réduite à ce point là, à se créer de fausses images. Et elle avait senti des choses qu'elle n'avait plus ressenti pendant son immortalité. Ce n'était pas un délire, tout était vrai. Tout était ce qu'elle avait toujours voulu. Un pas la fit sursauter, mais l'odeur n'était pas celle, escomptée, d'un humain. Il s'agissait d'un vampire. Qu'on l'étripe sur le champ, elle n'en avait rien à faire. Ses années de souffrance avaient fini par payer : elle avait eu ce qu'elle voulait et plus rien ne comptait à présent. Elle ne craignait plus la mort puisqu'elle avait eu droit à la vie. Suzanne était heureuse et triste à la fois, tout simplement. Les yeux fermés, elle attendit le visiteur dont l'odeur douce et merveilleuse envahissait progressivement le lieu. Post 2 : (Nirvana alias "Isillie")- Spoiler:
Dès que la prise d'otages avait débutée, Isillie s'était enfuie. Elle avait peur, peur que le sang qui ne tarderait pas à couler lui fasse perdre la tête et lui rende sa véritable nature de vampire sanguinaire. Elle était donc partie et elle s'en mordait les doigts. Elle se sentait coupable de laisser ses camarades, humains ou non, se faire capturer de cette façon. Alors qu'elle attendait une fin, quelle qu’en soit l'issue, derrière la cage d'escaliers, les autres risquaient leur vie... Les balles, les poignards, les armes de manière générale ne pouvaient l'atteindre, alors que craignait-elle ? Elle était quasiment certaine de résister au pouvoir tentateur du sang humain à petite dose, elle serait partie après... Elle secoua la tête afin de chasser ses idées négatives, geste inutile et si humain...
Soudain, il y eu un brouhaha plus fort encore que celui résonnant à l'étage. Isillie contourna le mur et se posta devant l'entrée, son sac à la main. Au bas des marches se tenait une foule attroupée autour d'une jeune femme. Celle-ci, mais Isi ne pouvait l'affirmer à cause du mur humain, ressemblait fortement à une vampire, le teint pâle et les yeux cernés et rougeâtres. Grâce à sa vision sur développée, Isi aperçu néanmoins des rides de douleur sur le visage recouvert d'un film de sueur et de couleurs sur les joues. Un artifice ? Pour paraitre un peu plus humaine, Isillie avait eu recours à des tas de subterfuges mais aucun n'était vraiment convaincant. Là en revanche, les pommettes de l'étudiante à terre étaient d'un rose pâle et se soulevaient régulièrement. En quelques secondes, il se produisit chez cette étudiante des changements imperceptibles pour l’œil humain qu'Isi pouvait facilement apercevoir. Son visage s'était un peu coloré, plus cireux que blafard, ses yeux avaient palis et sa respiration se faisait haletante. Isillie inspira l'air saturé dont se détachait un parfum subtil et agréable. Il ne s'agissait pas du sang humain, bien trop brutal et enivrant, mais plutôt d'un mélange vampirique et humain. Elle se surprit à respirer pleinement cette fragrance si fraiche, si douce. Elle n'en avait jamais sentie de semblable...
Elle se pencha pour mieux voir au travers des étudiants qui s'éloignaient peu à peu. Elle reconnu enfin la blonde accroupie, elle était certaine qu'elle était un vampire, carnivore, répondant au nom de Suzanne. Elle s'approcha encore et vit, une fois n'est pas coutume, une lame acérée couverte de sang séché plantée dans le mollet de Sue. Comment était-ce possible ? Leur peau marmoréenne avait une résistance absolue aux armes en tout genres ! Mais Suzanne saignait, quelques petites gouttes écarlates s’échappaient de sa plaie. Il s'agissait là d'une résistance anormale à la douleur, pour des humains ! Un couteau aurait brisé sa lame sur le mollet d'un vampire... Isillie ne comprenait rien et cela lui procurait un méchant mal de tête accentué par les voix que renvoyait son don. Elle regarda, déboussolée, Suzanne s'enfuir en clopinant. C'était tout bonnement impensable ! Les élèves se dispersèrent en murmurant de sympathie ou s'angoisse pour la blonde. Certains fixaient Isi, toujours figée sur le haut des marches. Elle s'était inconsciemment pétrifiée, tout à ses réflexions. Elle n'arrivait pas à trouver d'explications logiques à ce qu'elle voyait et, pour la première fois de sa longue vie, elle devait revoir les convictions qui lui avaient permis de tenir. Dans cette ambiance là, c'était impossible. Elle passa la main dans ses cheveux, geste inutile qui rassura les humains présents. Il fallait qu'elle parle avec Suzanne, qu'elle lui demande doucement ce qui se passait avec sa gentillesse coutumière .
Elle se mît à courir, d'abord lentement devant les autres élèves puis rapide à en devenir invisible sur la neige. Ses pieds touchaient à peine le sol et l'air s'engouffrait entre ses boucles blondes. Elle aimait cette sensation d'envol propre à la nature vampirique. Mais elle y renoncerait pour redevenir humaine, bien que cela ne soit pas dans ses priorités. Depuis des siècles elle avait essayé de s'identifier, de lister ce qui faisait d'elle une buveuse de sang : le fait d'en boire bien sûr, mais aussi les sens aiguisés, la vitesse, la beauté, les pupilles rougeâtres ou dorées, la pâleur extrême... Que de choses qu'elle n'avait pas demandées mais qui faisaient partie de son quotidien depuis trois cent longues années. En regardant Suze prendre des couleurs, elle avait comprit qu'elle n'était pas damnée à jamais et elle s'en était réjouie, bien que son cerveau eut le temps de se poser des milliards de questions à propos de cette étonnante faiblesse. Apparemment, le couteau était tout à fait ordinaire, bien qu'un peu rouillé, et Isi savait qu'elle pouvait résister à la rouille. Rien à voir donc.
Elle vit Suzanne s'approcher, quasiment à terre, d'une voiture brillante. La neige tombait encore et recouvrait les cheveux blonds de deux seules femmes à l'extérieur. Isillie secoua discrètement la tête et des flocons s'en échappèrent. Elle se sentait encore plus coupable d'espionner Suze dans son intimité, ce moment ne concernait qu'elle. Des pensées contradictoires se bousculaient dans son cerveau : devait-elle essayer d'en savoir plus en regardant la jeune femme blonde ou devait-elle détourner le regard afin de la laisser seule avec ce nouveau mystère. Son habituelle gentillesse l'emportant -elle n'avait pas envie qu'on lui fasse subir la même chose- elle s'éloigna de quelques pas et porta son regard sur le sol maculé de détritus. Quelques bouteilles, sachets et papiers jonchaient la neige et commençaient à disparaitre sous le manteau blanc. Baissant les yeux sur son jean,elle inspira à fond et de délicieuses odeurs s'insinuèrent dans son esprit. Un délicieux parfum de sang humain lui emprisonna les sens, bien qu'elle garde sa lucidité grâce à son expérience. Elle leva les yeux afin d'apercevoir les deux humains qui traversaient la cour. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle appercut une unique étudiante qui marchait lentement sur la neige en fixant nerveusement Isillie ! Elle avait pourtant perçu la senteur d'au moins deux corps vivants... Elle tendit l'oreille et entendit en effet deux pouls réguliers, elle pouvait même sentir la pulsation du sang qui battait aux tempes des autres présentes dans cette partie du campus.
Soudain, un hoquetement de stupeur aux intonations joyeuses retentit juste derrière elle, derrière la voiture. Isillie fut alors si étonnée qu'elle en laissa presque tomber sa paire de gants qu'elle tenait à la main. Cela n'était pas possible dépassait toute imagination ! Et pourtant, c'était la seule explication possible. La personne qu'elle avait voulu espionner, Suzanne, était devenue une humaine ! Non, c'était tout bonnement impossible... Beaucoup de vampires avaient tout tenté pour redevenir ce qu'il étaient mais rien, à la connaissance de la belle blonde, n'avait abouti. Furieuse contre le peu qu'elle savait sur sa propre nature, elle releva la tête vers l'humaine brune plantée au milieu et qui la regardait fixement et lui décocha un de ces regards noirs et terrifiants dont elle avait le secret. La pauvre étudiante bafouilla des excuses et des grognements parfaitement audibles à Isillie et s'enfuit à toute jambes alors que la vampire retroussait les lèvres et laissait échapper un son bas et rauque. Bien, son numéro d'intimidation avait tout à fait fonctionné. A toujours jouer la parfaite humaine, elle en oubliait son côté sauvage et ce don de persuasion. Ravie mais un peu contrie du mauvais tour qu'elle venait de jouer, elle réfléchit intensément aux tournures que pouvaient prendre les choses. Soit elle allait voir Suze afin de consoler les pleurs qu'elle entendait et de faire taire ses démons qui voulaient tout savoir. Soit elle s'en allait, laissant seule la pauvre Sue et n’apaisant pas cette étrange curiosité. La réponse était évidente, elle s'en voudrait pour l'éternité d'avoir manqué à ses principes de solidarité. Elle inspira à fond avant de se souvenir que ça n'était pas une bonne idée. Une flaque de sang gisant non loin, l'odeur exquise rendit à ses prunelles dorées un léger éclat écarlate et sa gorge la brula plus fort que jamais. Elle réussit à retenir bien évidemment, cet exercice était désormais très facile pour elle mais elle n'était pas masochiste et n'appréciait nullement le fait de ressentir une telle douleur. Elle contourna donc la voiture à une vitesse surhumaine et s'arrêta doucement devant la belle blonde qui fermait les yeux. Son teint était blafard et sa blessure semblait inexistante. Isillie ne percevait plus le rythme régulier et apaisant de son cœur et ses prunelles avaient retrouvées leur éclat sanguinaire. Rien ne prouvait qu'elle avait été humaine quelques secondes plus tôt, hormis le sang qui faisait fondre la neige maculée. Silencieusement, elle s'accroupit auprès de Suze encore à moitié allongée et, ne sachant que faire de ses mains, les glissa entre ses genoux. Cette position, très inconfortable pour un humain, ne la gênait pas et elle pourrait rester ainsi indéfiniment jusqu'à ce que ses besoins naturels, la chasse entre autres, la rappellent. Elle se demandait ce que ressentait en cet instant celle qui lui faisait face. Presque chaque buveur de sang voulait redevenir humain, et Suzanne qui avait pu toucher son rêve des doigts sans pour autant l'atteindre vraiment et à jamais. Isillie serait prête à donner tout ce que la nature de vampire lui avait donné pour sentir son cœur battre à nouveau dans sa poitrine. Mais très souvent, cette motivation s’effaçait et Isillie souhaitait seulement vivre pour l'éternité avec une famille et une âme sœur. Ce rêve là aussi semblait lui être interdit et c'était pourtant une chose simple. Elle avait beau tout faire pour le réaliser, ses semblables avaient l'air de l'éviter et sa nature solitaire la rattraper. Mais à Hanover, le titanesque lot de créatures mystiques était assez grand pour qu'elle puisse en rencontrer
Elle reporta son attention sur Suzanne dont les joues étaient encore humides de larmes et lui dit de sa douce voix résonnant comme un chœur de clochettes dorées :[/i]
Suzanne... Tout va bien ? Que c'est-il donc passé ?
[i]Elle avait à peine murmuré, consciente que Suzanne l'entendrait désormais. Son ton était compatissant, gentil et curieux à la fois. Si Suzanne ne voulait pas d'elle et souhaitait vivre cet instant seule, elle s'en irait, désireuse de faire plaisir à son interlocutrice. Tant pis pour ses questions et sa soif d'informations...
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