J’appuyais en vitesse sur le réveil. Je ne savais pas comment je faisais pour être encore branchée sur cette station radio. Elle aurait dut beugler depuis un certain moment déjà. Mais je ne devais pas me préoccuper de ça, du moins pas pour l’instant. Tout doucement, je me levais,mes jambes me portaient à peine, mes bras étaient frigorifiés et ma lèvre inférieure tremblait. Mon hublot était ouvert et je marchais aussi vite que je pus pour le fermer. J’enfilais un peignoir violet sur mon pyjama couleur abysse et m’enfonça dans la salle de bain. Je me regardais dans le miroir. J’avais les cheveux qui partaient dans tous les sens. Je pris ma brosse à cheveux, et commençais à me brosser les cheveux de haut en bas… 21…37…41…50 ! Je déposais ma brosse sur un petit meuble de bois, puis je me lavais le visage ainsi que les dents. J’allais déposer mon peignoir sur le rebord du lit puis je commençais à choisir mes vêtements. Mon choix se décida sur un joli slim noir basic et un haut violet avec manche longue. Je pris une veste noire en laine,mon portable, je mis un bonnet marron et une écharpe en chintz. Et oui, j’avais décidé de me rendre à la patinoire. Je n’avais en aucun cas envie de rester là à me morfondre comme j’aime souvent le faire. J’allais voir papa pour le prévenir que je partais. En arrivant dans sa chambre, je le vis sur son lit entrain de lire un livre documentaire sur les papillons. C’était sa grande passion, les papillons, il n’y avait pas un seul jour où il n’en parlait pas.D’ailleurs, en disant ça …


-Oh Élisa, je viens de découvrir une nouvelle sorte de papillon, le Zeuzère. C’est un papillon nocturne et il est l’ennemi des vergers. Et au fait…


Bon, je lui dirais à mon retour que j’étais partie à la patinoire. Sur ceux, je tournais les talons et sortis, j’entendis juste ces derniers mots.


-Hé ! Mais où vas-tu comme ça ?


CLAK, je venais de fermais la porte. Je marchais dans les couloirs, tournant à gauche puis à droite. Puis au bout d’un certain moment,j’arrivais à la patinoire. L’air était de plus en plus frais à mesure que je j’avançais vers les vestiaires. Là, j’empruntais une paire de patin. Elle m’était indispensable pour la pratique du patin à glace. Puis j’enfilais cette paire et retournais vers la scène de glace. Plusieurs personnes patinaient.Tout en prenant mon courage à deux mains, je rejoins la cohue, et je tombais sur une personne que je connaissais. Elle s’appelait Jessica. On s’était croisée à plusieurs reprises et on papote souvent ensemble en cours. Donc elle me dit de la rejoindre et, plutôt que de rester seule, j’acceptais son invitation et la rejoignis sur la glace. On voyait au milieu de cette « scène »des patineuses professionnelles, elles exécutaient des enchaînements parfaits. Je me laissais emportée par la foule, tantôt dans vers la droite, tantôt vers la gauche. Jessica m’apprit à patiner en arrière. J’avais vraiment du mal au début. On rigolait vraiment bien ensembles. On s’arrêta quelques minutes,histoire de se reposer. Je savais désormais manier le patin, enfin comme sais en faire une débutante. Alors, je retournais seule sur la glace pour lui montrais que j’arrivais à patiner en arrière désormais. Mais c’était une très mauvaise idée. Je commençais à patiner à reculons, un sourire aux lèvres satisfaite d’enfin y arriver. Mais j’entendis,trop tard, Jessica crié :« Attention Élisa » Mais je n’ai pas put éviter le choc. Je venais de rentrer dans une personne. J’émis, il me semble, un gémissement au contact de la surface glacé. J’étais un peu sonnée,je n’avais pas vu dans qui je venais de rentrer. J’essayais de me relever, mais j’avais du mal. Je réussis, non sans peine, à m’assoir. Je murmurais d’une voix tremblante, j’avais froid, un « Désolée » ensuite je regardais la personne que je venais de bousculer. Une jeune fille surement à peine plus vieille que moi, elle avait des cheveux blonds. Une sorte de peur me noua l’estomac, je redoutais la personne qui se tenait devant moi, je redoutais de découvrir qui c’était.J’avais peur de voir que la personne en face de moi soit … Non, je n’avais pas à m’inquiéter, du moins tant que je ne savais pas qui c’était. Jessica vint m’aider à me relever, ensuite elle aida la fille en face de moi. Et là le choque, je la redoutais, mais je m’y attendais.



-Encore désolée Cherrie...

Je n'avais pas vraiment parlais gentiment, mes mots étaient plutôt froids, j'étais censé être désolée, mais comment l'être envers elle?

- Hey il est cinq heures du matin et vous êtes avec nous sur Radio Côte d’Azur, de suite nous allons écouter une chanson de Lady Gaga, Bad Romance.

J'étouffais mon cri dans mon oreiller tout en appuyant sur l'autoradio pour l'éteindre alors que la chanson commençait. Pourquoi ma radio était-elle réglée sur cette station radio pour minettes ? Je l'avais pourtant mis sur bippeur hier soir, histoire de me réveiller en douceur... En tout cas là c'était raté, la journée commençait mal, avec Lady Gaga en plus... J'aurais préféré entendre une bonne musique, Muse par exemple.
Je sortis de mon lit avec difficulté, la couette me servait de cocon plus qu'agréable. Quand je sortis, je frissonnais car l'air était froid. Je me dirigeais alors vers mon hublot pour regarder à l'extérieur. De la buée s'était formée sur la vitre et m'empêchait de voir à l'extérieur. Il faisait encore nuit en plus. J'allais certainement être une des seules réveillées à cette heure si un samedi matin, jour ou la plus part des personnes ne travaillent pas. Moi je n'avais pas école, et je comptais bien en profiter pour aller m’entraîner à la patinoire. Cela faisait déjà plusieurs jours que je n'y étais pas allée, faute de temps, et cette journée allait me servir à rattraper toute les autres.
J'allais donc vers ma salle de bain. Je pris une longue douche chaude, puis sortis, m'enroulant dans une serviette bien assez grande pour moi. Je me mis alors face à mon miroir. J'observais mon reflet, mes yeux bleus fatigués et mes cheveux en bataille. Je saisis ma brosse et commençais à me coiffer. Après avoir plusieurs fois changé d'avis, j'optais pour un chignon qui empêchait mes cheveux blonds de tomber dans mon dos. Le maquillage ne servait à rien à la patinoire, mis à part pour les concours. Je sortis donc et allais vers l'armoire pour m'habiller. Je cherchais dans mes habits normaux, pour finalement prendre une de mes robes de spectacle. Je devais en avoir environ cinq, et c'était les seules et uniques robes qui se trouvaient dans mon armoire et que je mettais régulièrement. Les seules. Celle-ci était plutôt simple, à moitié noir, à moitié framboise, et des broderies ornées de perles marquaient la séparation entre les deux couleurs. Elle était évidemment courte, comme toute les robes que j'avais. Je l'enfilais donc et mis des collants transparents mais assez épais en dessous. Je pris mes patins qui étaient par terre dans le coin de ma chambre. Ils étaient entièrement blancs, mais pendant les compétitions, en général, je les recouvrais par les collants.
J'étais maintenant prête. Il était cinq heures cinquante. Je pris donc ma veste, enfilait des bottes noires, pris mon sac qui contenait mes patins et sorti.

Durant le trajet pour aller à la patinoire, qui se retrouvait de l'autre coté du bateau, je grelottais. Sur la glace, je n'avais jamais froid, mais là, en cette saison, il faisait plus froid dehors qu'à la patinoire. Les quelques personnes que je croisais me regardèrent bizarrement, se posant des questions par rapport à ma tenue pas vraiment appropriée pour l'hiver. Je me contentais de les ignorer et je continuais ma route.
Une fois arrivée à la patinoire, j'enfilais mes patins et laissais mes chaussures dans un casier. Sur la glace, il n'y avait personne. Je pus patiner librement durant plusieurs dizaines de minutes, puis vers six heures quarante cinq les gens commencèrent à arriver, enfin les '' professionnels ''. La patinoire étant assez grande, je ne fus pas dérangée et je pus continuer à m'exercer sur mes doubles axel. Les autres filles ne se moquaient pas quand je tombais, elles avaient probablement l'habitude car elles aussi rataient parfois leurs figures.
Vers huit heures, le public commença à arriver. Je dus arrêter avec mes sauts et me contenter de faire des choses moins imposantes. Je fis donc arabesque sur arabesque, puis j'enchaînais avec des pirouettes assises, puis des pirouettes Biellmann.

Alors que j'étais entrain de patiner et de me préparer à faire une pirouette, je vis une fille qui venait certainement d'apprendre à patiner en arrière, reculer vers moi. Je n'eus pas le temps de réagir et nous nous rentrâmes dedans. Elle tomba, récoltant quelques rires de Golds certainement, et moi je fus déséquilibrée pendant un instant mais mon aisance sur la glace me permis de rester debout. Je m'en tirais bien mieux qu'elle, surtout question de dignité. J'observais la fille qui se tenait assise par terre. Ses cheveux cachaient son visage, mais j'étais presque certaine que c'était Elisa... Je n'arrivais pas à supporter cette fille. Elle était Gold, et d'ailleurs c'était déjà bien suffisant pour que je la déteste. Mais il n'y avait pas que cela. Je l'avais un jour vu se disputer avec son frère. Elle criait, puis elle s'était mise à pleurer. Bref, une vraie petite fille à papa, faible et pleurnicharde, incapable de faire quoique ce soit toute seule. Et puis rien qu'en voyant son amie qui était entrain de l'aider à se relever, je savais quel genre de personnes elle fréquentait... Cette dernière me demanda si ça allait, je me contentais de lui jeter un regard noir et de lui dire d'aller se faire voir. Elle me regarda méchamment avant de partir pour faire quelques tours de piste.

- Encore désolée Cherrie...

Je voyais très bien que ça n'était pas sincère et que de lui parler lui coûtait autant qu'à moi. Elle ne m'aimait pas non plus, mais sa seule raison était que moi même je la détestais. De son côté elle n'avait pas vraiment de raison valable, du moins pas à ma connaissance... Ah si, selon elle je jugeais trop vite les gens ! Peut-être, mais ça n'était certainement pas pour elle que j'allais changer...

- Quand on sait pas patiner, on va pas à la patinoire.

Je me retournais alors, en essayant de lui envoyer de la glace dessus.

Cette journée avait mal commencée, et je sentais qu'elle allait mal se finir...