ϟ I've been roaming around, i was looking down and all i see...

Vous savez quoi? Aujourd'hui j'étais l'homme le plus heureux de cette fichue planète, ouais! Une escale en Irlande! Vous pouvez y croire vous? J'avais eu beaucoup de mal à réaliser que j'allais peut-être pouvoir revoir ma terre natale. Après tout, je m'étais engagé dans le Royal Majestic dans le seul et ultime but de fuir mon pays, et tous ces minables souvenirs qui me rappelaient à quel point ma vie avait été misérable jusqu'à présent.. Mais même si tant de mauvaises choses reviennent en surface en passant au pays qui m'a vu voir le jour, L'Irlande me manquait. Il y avait tant de choses que le navire n'avait pas. Comme par exemple, la chaleur humaine des irlandais en général. Vous savez, dans les rues de Galway, tout le monde se saluait, riches et moins riches.. Il n'y avait pas de distinction sociale.Et ça, ouais vraiment, ça me manquait terriblement. Le navire s'arrêtait ici pendant un mois. De quoi me ravir, et ravir tous les autres du même coup. J'avais eu envie de me louer une bagnole et d'aller plus à l'ouest encore.. Quatre petites heures de route, à contempler les paysages magnifiques et ensoleillées de mon Irlande chérie, et j'y serais, dans mon petit comté, dans mon cocon familial. Je remettai cela à plus tard, jugeant n'avoir pas visité souvent le nord ma patrie. J'errais dans les rues, déambulant parmi les gens, sans réel but précis. Je regardais, je contemplais même, les vitrines des bars, ravivant certains souvenirs bien encrés dans mon âme. Et puis des visages, familiers, se dessinèrent à l'horizon. Deux jeunes femmes marchaient une en arrière de l'autre, regardant autour d'elles avec les prunelles étincelantes. Je m'avançai doucement vers elles.« Anathéa? Rachel? Mais qu'est-ce que vous foutez ici, vous faites du tourisme? » je n'avais en rien perdu mon accent irlandais, qui soit dit en passant, ressemblait beaucoup à celui des britishs, J'avais soufflé cette phrase avec un fin sourire aux lèvres, ayant beaucoup de mal à cacher mon embarras que ces deux jeunes femmes soient là, exceptionnellement c'était plutôt d'Anathéa que j'étais intimidé. On couchait ensemble depuis je ne savais plus combien de temps, et s'il aurait fallu que cela s'ébruite, j'étais un homme mort. Nous nous trouvions en face d'un bar lorsqu'une bataille explosa, avec nos trois êtres comme témoins. Le barman et son client se disputait en criant à tue-tête. Je reconnaissais la une attitude typiquement irlandaise. Nous avions le sang chaud, c'était un fait.


« Va falloir que tu paies pour les dégâts! » hurla le petit homme, qui semblait être propriétaire des lieux. À mes yeux, il ressemblait plutôt à un farfadet, mais passons si vous le voulez bien. « Jamais de la vie, le nain.. et puis tes tables, elles sont pas assez solides » disait l'autre homme, qui semblait avoir pris un peu trop de Guiness puisqu'il chancelait à vue d'oeil.Le barman poussa le jeune homme de son doigt de fer, affichant alors une teinte rougeâtre qui ne lui siait pas si bien que ça, au final.« Tu parles ouais, envoyer un de mes clients sur une table n'en garantie pas la solidité. » Je sentis que ça allait dégénérer alors je m'interposai entre les deux hommes, plaquant mes mains contre le plus costaud. Je n'avais peur de rien, encore moins de ces deux idiots, et s'il fallait que je mette un terme à ces enfantillages, je le ferais sans hésiter. C'était la du Oakley pur malte. Qu'il en soit ainsi. Je m'adressai ainsi donc aux deux hommes. « Hey, on se calme les mecs! Il y a deux jolies demoiselles qui vous regardent, complètement tétanisées. Ce n'est pas vraiment ce genre d'images que vous voulez laisser à des touristes, si? » Voyant que je les avais bluffé, je poursuivis, empruntant cette fois-ci un ton beaucoup plus calme que le précédent. « Toi.. Il y a une règle quand on boit un coup, ne rien détruire, si on le fait, on paie ... c'est simple non? » Le costaud hocha brièvement de la tête, encore un peu assommé par la quantité d'alcool qu'il avait ingéré quelques heures plus tôt. Je me séparai d'eux pour aller rejoindre les deux jeunes femmes. Je me frottai alors le menton d'un air perplexe tout en leur sifflant « Je suis désolé pour ça...! » Le barman m'interrompit, nous invitant alors à prendre quelques bières gratuites pour mon bon geste. Surpris, je fis un clin d'oeil aux demoiselles qui me regardaient, hésitantes. Bière! Au son de ce mot bien fade, j'avais l'écume sur le coin des lèvres. Diantre que j'aimais boire!

you show the lights that stop me turn to stone.

Je n'avais jamais mis pied dans cette charmante ville qu'était Belfast, ou en tout cas, je ne l'avais jamais visitée. La beauté et l'air mystique que dégageait cette ville me coupait le souffle. Cet endroit m'inspirait, me remplissait de joie et me donnait une envie folle de faire la fête toute la nuit... Bizarre. En descendant du bateau, j'avais croisé Rachel, une fille sérieuse et sympa que je ne connaissais que vaguement, étant une personne importante sur le Royal Majestic, une cheffe de cabine, ou un truc comme ça. Elle m'avait reconnue, et elle semblait devoir visiter seule Belfast ; je m'étais proposée pour lui faire compagnie. Il faut dire que je n'avais pas spécialement envie de ma balader bêtement avec le nez en l'air, un appareil photo dans la main, et passer pour une touriste tout en remuant mes pensées déjà noires... Je préférai de loin passer mon après-midi avec quelqu'un, qui que ce soit. Et, je dois avouer que cette fille n'est pas si ennuyeuse et coincée qu'elle en a l'air. En tout cas, je devais bien admettre avoir passé un bon moment, avec cette fille, et cela ne faisait que commencer.

J'inspirai un bon coup l'air rempli d'odeurs magiques qui emplissait la rue où l'on marchait en discutant, regardant émerveillées les vitrines, les personnes qui nous entouraient, les bars et tout ce qui nous entourait. Tout me semblait assez irréel, comme sorti d'un rêve ou d'un mythe irlandais. Je m'attendais presque à voir une licorne ou un nain déboucher au coin de la rue... Enfin, peut-être pas, mais bon, vous voyez ce que je veux dire. Tout était splendide et incroyable. Prise dans ma contemplation, je fus surprise d'entendre une voix masculine à l'accent irlandais, que je ne reconnus pas tout de suite, nous interpeller.

« Anathéa? Rachel? Mais qu'est-ce que vous foutez ici, vous faites du tourisme? »

Oakley apparut devant nous, dans toute sa splendeur. Je ne pus m'empêcher de retenir un sourire en coin. Oakley Donovan, mon... comment dire... sex friend du moment. Il me plaisait bien, ce bonhomme, et nos soirées étaient, si je peux me permettre, mé-mo-raaables. J'avais presque du mal à garder mon calme, en sa présence. Mais rien à voir avec de l'amour. Toutes ces emmerdes que l'amour amène, très peu pour moi, merci. Il semblait cependant assez embarrassé de me voir, et je le comprenais ; si l'on venait à découvrir notre relation sur le paquebot, il finirait vraiment dans la mouise, et mon but n'était pas de faire en sorte de lui gâcher la vie, bien au contraire. Je pris donc un air innocent, et lançai joyeusement un salut, un grand sourire aux lèvres.

« Tiens, Oakley ! Je savais pas que tu comptais visiter Belfast, toi aussi... ».

Je lui fis un clin d'oeil, mais j'eus tout juste le temps de terminer ma phrase que notre attention fut attirée par des cris venant tout droit du bar à notre gauche. Une dispute, entre le propriétaire, une sorte de nain laid, et un client qui avait du boir un tonneau de bière entier, qui, d'après ce qu'ils se crachaient à la figure, devait avoir renversé une table après une bagarre avec un autre client. Tout se passa très vite, et je ne me rendis compte de ce qui se passait qu'après avoir vu Oakley s'interposer entre les deux. Je n'avais malheureusement pas très bien entendu ce qu'il leur avait dit, mais cela sembla les calmer un bon coup... Il revint vers nous, l'air perplexe, et s'excusa pour ce qui venait de se passer. Pourquoi est-ce qu'il s'excusait ? Ce n'était pas sa faute, pourtant... Mais je me limitai à sourire de nouveau, amusée par ce qui venait de se passer, bien que je ne m'en sois pas encore vraiment remise. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une bagarre. Je fus presque déçue par la tournure des évènements. Mais le regard du jeune homme s'illumina, quand le nain nous proposa des bières gratuites grâce au bon geste qu'il venait de faire. Mes yeux durent briller, eux aussi. Je regardai Rachel, la questionnant du regard. Ou plutôt, l'obligeant à me suivre. Je n'allais pas rater ça, quand même ! Moi, en tant qu'alcoolique anonyme, je me devais à moi même de goûter ces merveilles de boissons irlandaises. Car justement, les bières irlandaises étaient réputées pour être des meilleures... Je n'hésitai pas un instant à emboîter le pas au propriétaire du bar, entrant même avant Oakley. La fête que j'avais tant rêvé cet après-midi là allait enfin commencer. Je le sentais !