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| Sujet: o1 ; « c'est la Mort qui te tient par les tripes. » — pv. nirvana prescott Sam 25 Sep - 15:56 | |
| Tu la sens, elle infiltre chacun des pores de ta peau, cette odeur hypnotique de l'iode s'infiltrant dans tes sinus, réveillant ; telle un poison ; ce chagrin qui sommeille en toi. Tu écoutes, les murmures de l'océan et ce que te crient les vagues. Tu les regardes danser, ces blocs d'écumes s'écrasant avec une douce violence sur la pierre froide des falaises, déchirant alors le silence apaisant de la nuit. Et tes boucles blondes dessinent dans l'air des vagues dorées sur lesquelles se reflètent les pâles rayons de cette lune presque pleine. La tête de tourne et tu te penches un peu plus, vers les eaux troubles et agitées dans lesquelles se dessinent des étoiles floues, pareilles à une aquarelle. Alors tu te mets à rire, pas trop fort non, ce petit rire de l'enfance, faisant résonner dans la nuit ta voix de violoncelle.
Mes mains agrippaient avec violence les rambardes, comme si j'avais eu peur de me laisser glisser, de rejoindre la noirceur de l'eau, de me mêler au remous incessant des vagues, de me laisser submerger par la houle. Je tanguais, mais ce n'était pas tant du au balancement du paquebot qu'à mes jambes qui semblaient ne plus vouloir soutenir mon corps. Elles étaient éreintées, comme le reste, fatiguées de tout ce poids qui reposaient insolemment sur elles ; épuisées par cette épée de Damoclès qui lestait sur elles ce chagrin et cette répugnance de moi-même qui ne me quittait plus. Alors, je tentais d'oublier, oui, en respirant avec force - tout comme je le faisais avec l'odeur de l'air - des lignes blanches et droites. Parfois encore, j'osais mettre un peu de couleurs dans mon monde en avalant presque par poignées ces petites pilules du bonheur. Alors je me mettais soudainement à rire, sans raison, sans conviction, mais je n'y pouvais rien ; il franchissait ces lèvres trop souvent celées. Parfois même, mon rire venait se mêler à ces perles salées qui déferlaient le long de mes joues, ne s'arrêtant qu'à la rencontre de mes lèvres. Justement, je pleurais à ce moment, à chaudes et grosses larmes ; comme une enfant que l'on aurait réprimandée et qui aurait l'impression que tout le malheur du monde s'était soudainement abattu sur elle, sans qu'elle sache vraiment pourquoi. Oui, les enfants on cette faculté de croire qu'ils sont toujours les plus malheureux ou les plus heureux, que la tristesse et la joie n'appartiennent qu'à eux. Comme toi, le malheur, ton malheur, t'aveugle et tu ne vois plus ce qui s'étend devant toi. Tu es seule à pouvoir être triste, mais les autres n'ont alors plus le droit au bonheur, pas sans toi. Égoïste enfant. J'avais froid, je crois. Je tremblais, et je ne pouvais dire si cela était du à la douce brise qui faisait s'agiter mes cheveux, ou aux effets affreux de la descente ; vous savez, quand vous recouvrez presque vos esprits, et que le monde vous parez bien pire que lorsque vous l'avez quitté quelques heures plus tôt. Soudain, des bruits de pas dans mon dos. Avais-je pleurais si fort que j'en avais réveillé quelqu'un ? M'étais-je tant épanchée sur mon malheur que quelqu'un avait fini par entendre ces cris muets que je ne cessais de pousser.
Je me retournais, chancelante, vers mon invité nocturne que je n'arrivais pas à distinguer dans la pénombre. Les drogues et l'alcool avaient fait leur travail, je ne sentais plus mon corps, si lourd autrefois. J'avançais légèrement, titubante, avant de me raccrocher péniblement à la rambarde. Je retirais ces talons trop hauts et les jetais nonchalamment par dessus bord. Sans y penser. Je fixais ensuite de nouveau l'ombre noire qui me faisait face, muette.
ANDROMAQUE — « Vous savez, ici, ça sent un peu la Grèce. Je ne sais pas si tu es déjà allé en Grèce, mais ça sent exactement comme ça. Si je ferme fort les yeux, je peux même, en agitant mon bras, toucher les hautes herbes verdoyantes qui poussent à travers les montagnes. Tu peux essayer si tu veux, il suffit de fermer les yeux .. » articulais-je péniblement en essuyant mes larmes.
Je divaguais, je flanchais, lentement mais sûrement, là, face à un inconnu au visage voilé par la pénombre. Et je m'en foutais. Oh oui, si tu savais comme je m'en fout.
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| | | ζ FONDADMIN - bomb in a birdcage enjoy the silence Nirvana T. Prescott ✔ PRÉNOM : clémence ★ AVATAR : kristen stewart © CRÉDIT : kaleiiiigh, psychdelia*child & lj ✔ MISSIVES : 5361 ✔ ARRIVÉE : 28/07/2010 ✔ BOULOT : loin de cette société de consommation ✔ CITATION : your head will collapse, but there's nothing in it, and you'll ask yourself ; where is my mind ? ✔ PRINTEMPS : 20 ans ✔ STATUT : passion destructrice pour Buck ✔ RÉPUTATION : 5 ✔ JUKEBOX : ina ich - âme armée ✔ COMPTES : alaska h. young & majestic-orphély a. kostas-kane
| Sujet: Re: o1 ; « c'est la Mort qui te tient par les tripes. » — pv. nirvana prescott Dim 3 Oct - 7:18 | |
| Nirvana n'avait rien à faire. Dormir, oublier ses rêves pour se plonger dans le cauchemar incessant de Buck, ne la tentait pas. Le sommeil ne l'atteignait pas, quoiqu'il en soit. Sur ses paupières closes, l'image de son sourire, de sa moue moqueuse, de ses yeux indéchiffrables, revenaient encore et encore, la laissant comme morte devant ce déluge d'émotions. Elle aurait aimé pouvoir se jeter à corps perdu dans les bras de Morphée, si cela aurait servi à quelque chose. Les genoux serrés dans ses bras blancs, elle mordait sa lèvre inférieure pour oublier cette voix qui lui dictait de hurler. Valesca dormait à ses côtés, paisible, sans se douter de ce que subissait son amie. Tourmentée, Nirvana ne savait que faire, elle avait épuisé ses ressources de faux sourire, elle voulait juste crier sur cet idiot de goujat. Incapable de rester immobile plus longtemps, elle se releva brusquement comme pour tenter de chasser ses idées noires. Pour la première fois, elle se sentait oppressée dans cette suite trop grande, trop luxueuse. Elle voulait voir au delà de ces stores métalliques, elle voulait voir le ciel. La mer. Pieds nus, elle s'échappa, féline, de cette chambre qui l'empêchait de respirer, de vivre. Les couloirs étaient déserts, tous dormaient, ou bien finissaient de dessoûler quelque part sur le pont. Nirvana esquissa une grimace de dégout...
Tu aurais pût penser à l'alcool pour l'oublier, mais tu ne vaudrais alors pas mieux que lui. Tu n'aimes pas cela, tu l'abhorres. Tu préfère te plonger corps et âme dans tes rêves, mais il t'a fait perdre tes rêves. Tu te sens mal, dans ce couloir tapissé, tu ne sens plus rien d'autre que ton ventre capricieux. Mais tu continues à avancer, pour aller tu ne sais où, là où tu tenteras vainement d'oublier en te penchant sur autre chose. Andromaque. Ce nom ne te dit rien, il évoque à tes oreilles une lointaine dresse grecque. Pourtant, telle sera ta sauveuse, même si elle n'en saura rien. Toi en revanche, tu sauvera son corps, mais tu n'en sais encore rien. Tu arrives enfin au bout de ton couloir, de ton parcours du combattant. Tes pas te portent dehors sans que tu n'y prêtes garde, et tu te retrouves soudain sur le pont sans savoir comment. Alors enfin tu respires l'air iodé, tu renais de tes cendres, petit phœnix. Ton souffle se fait saccadé, comme s'il t'était nécessaire mais douloureux d'inspirer. En temps normal, tu es calme, olympienne, mais cette nuit a tout changé. Dieu que tu te hais en cet instant, d'être incapable de faire face à tes émotions !
Tentant de rester impassible, tu avances doucement vers le bastingage, comme si tu n'étais pas en proie à un terrible conflit intérieur. La nuit est toujours aussi belle. Tu observes le firmament avec un regard assassin. Les étoiles te sourient encore et encore, narquoises. Tu ne les supportes plus... Chaque soir c'est le même rituel, tu pars et reviens plus brisée encore. Lasse, tu te laisses glisser jusqu'au sol, le dos contre le barrière, et fermes les yeux. Mais tu le vois toujours. Tu vois son corps enlacé au tien, ses bras noués autour de tes fines épaules, ses yeux pour une fois sérieux. Tu te revois, endormie dans ses bras, tu te revois te réveiller puis fuir lâchement, partir dans la suite de Valesca, effrayée. Inutile de nier, tu l'aimes, du plus profond de ton âme jusqu'à la moelle de tes os, tu l'aimes. Toi, qui n'as jamais souhaité cela, toi qui ne voulais que partir, toi qui avais peur plus que tout de t'enticher...
« Vous savez, ici, ça sent un peu la Grèce. Je ne sais pas si tu es déjà allé en Grèce, mais ça sent exactement comme ça. Si je ferme fort les yeux, je peux même, en agitant mon bras, toucher les hautes herbes verdoyantes qui poussent à travers les montagnes. Tu peux essayer si tu veux, il suffit de fermer les yeux .. » Tu ne l'avais pas entendue, perdue que tu étais dans tes pensées tumultueuses. Tu n'as rien d'autre à faire que de lui répondre, alors tu écoutes ses pleurs puis tu soupires. Tu as choisi de parler avec ton cœur, tu n'en a plus rien à faire, tu te fous de tout. Qui que soit cette éperdue, tu te confie à ton tour, perdue dans l'étrangeté de cette situation. « Je suis déjà allée en Grèce. Je n'y ais vu que le mauvais côté. Si je ferme les yeux, je me vois seule, loin de tout et près du tout. Seule, en pleine nature, loin de ce putain de bateau. En Alaska par exemple. Et si je ferme les yeux, je vois mon pire cauchemar, alors... ». Tu dit vraiment n'importe quoi, tu fais peine à voir ainsi adossée contre la rambarde. Une larme coule le long de ta joue creuse, solitaire, échappée de la folie de ton esprit. Tu ne prends même pas la peine de l'essuyer, de toute façon qui peut la voir ? Mais qu'est-tu donc devenue ? Où est passée la fière et indomptable Nirvana ? Tu la vois alors vaciller sur toi, cette inconnue, et tu penses à tous ceux qui sont en train de tomber par la drogue et l'alcool sur le bateau. Tu les méprises, mais tu t'en fous maintenant. Il n'y a plus que cette odeur de sel qui compte, et cette fille défoncée à tes côtés.
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