o1 ; Mais qui se cache derrière les masques ?

Mais qui se cache derrière
les masques ?

Jules contemplait admirablement les bras croisés sous sa poitrine une robe somptueuse posé à côté d’elle. Pourtant, elle faisait la moue et rechignait. Cela ne suffit-il pas que je me vêtisse d’un habit semblable pour danser, se demanda-elle. De toute manière vous vous mettez tous le doigt dans l’oeil si vous pensez réellement que je vais la porter pour aller au bal, pensa la jeune fille. Cependant, elle touchait les tissus agréables; dentelle, soie, velours, mousseline et bien d’autres...Et contournait les plies, les coutures et la forme du vêtement. La robe l'emporta dans son enfance quand elle rêvait d'en avoir une semblable mais maintenant ce n'était plus le cas. Elle n’avait jamais vu une robe pareille, si belle, si merveilleuse. Mais pourquoi la porter si c’est pour se sentir mal à l’aise se questionna-t-elle. Elle préférait son bon vieux jean et son t-shirt bien trop grand pour elle. Elle resta là, à camper sur sa position et ne bougea pas. Seulement, quand elle entendit des passagers s'exclamer du couloir que les décors étaient magnifiques, Jules prit son corset, ses jupons et sa robe pour les vêtirent rapidement. Elle mit un peu de rouge à lèvre en grommelant et sortit, laissant derrière elle la tranquillité de sa chambre et quelques bijoux tout aussi sublime. Elle fut très vite emporté dans une foule et essaya tant bien que mal de se frayer un chemin. Bien entendu, Jules n’avait pas oublié de mettre son masque de Venise. Il était de couleur crème et il était dessiné de magnifiques motifs dorés et marron. Il était attaché par un ruban de soie et avait fait un noeud serré pour qu'elle ne le perde pas. Ce soir tout le monde portait de magnifiques masques à l’occasion de cette fête au thème de la renaissance. Ils étaient tous différents ce qui les rendaient encore plus magique. Elle savait que bientôt elle allait devoir offrir aux passagers un spectacle de danse. Bizarrement, l’idée ne la réjouis pas, elle sentit son coeur battre rapidement et manqua de tomber par terre. Elle arriva enfin dans une majestueuse salle ornée de toute part ce qui lui fit oublié immédiatement ses problèmes. Elle resta ébahit devant ce spectacle sublime et manqua une seconde fois de trébuchée. Les passagers affluaient de toute part et se sentit très vite oppressée.
Soudain, elle se senti poussée fortement. Trop frêle elle perdit l'équilibre, s'agrippa à une jeune demoiselle qu’elle fit tomber dans sa chute. Elle entendit des rires et des moqueries. Jules resta quelques instants sans vraiment comprendre ce qui lui était arrivée et se releva en poussant un gémissement. C’est à ce moment-là qu’elle se souvint de la jeune personne qu’elle avait laissé à terre. Elle lui fit face et articula difficilement et maladroitement quelques excuses qui firent esquisser un sourire à la jolie demoiselle. Jules se sentait honteuse et n’avait qu’une envie partir en courant. Pourtant, elle prit son courage à deux mains et tendit son bras afin d’aider la jeune fille à se relever. En la fixant, elle resta un moment pensive. Elle avait l’impression de la connaître, de l’avoir déjà vue quelque part. Pourtant, elle n’arriva pas à mettre un nom sur son interlocutrice.Peut-être se trompait-elle ? Il faut dire que le masque ne l’aidait pas. Sûr de faire fausse route, elle chassa cette idée rapidement. La jeune femme qui était encore assise sur le sol portait elle aussi une robe magnifique qui ressemblait beaucoup à la sienne. Etait-elle aussi une Silver, se demanda-t-elle. Elle avait au moins prit la peine de se maquiller pas comme Jules et son masque était lui aussi très beau. De nombreux regards étaient posés sur les deux demoiselles ce qui devenaient de plus en plus gênant pour Jules. Elle savait qu'ils se moquaient certainement ce qui l'agaçait. Elle savait que c’était une mauvaise idée ce bal, pourquoi était-elle venue ? C’est vrai que le spectacle méritait d’être regardé longuement mais il y avait trop de monde à son goût. Elle préférait la solitude et le calme de sa chambre. De plus il faisait de plus en plus chaud, l'air était pesant. Il y avait un orchestre qui jouait une musique douce et très jolie. Certaines personnes dansaient et on voyait les costumes s'entremêler. Les habits étaient magnifiques, on pouvait passer d'une robe comme la sienne à une avec plus de froufrous, plus de plis et beaucoup plus aboutie. Elle en était un peu jalouse mais elle savait qu'elle aurait eu autant de mal à la mettre. Elle n'aimait pas les robes, les bijoux, le maquillage et les talons hauts. En fait elle n'aimait pas trop ressembler à une fille. Ces manies et ces chichis l'exaspéraient. Elle en vivait très bien sans et s'en réjouissait.

Dernière édition par Jules S. Carter le Sam 11 Déc - 17:03, édité 1 fois

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Debout à côté du buffet, j'observais la piste de danse où les couples enchaînaient les danses, les robes des femmes tournoyant sans cesse. Moi, je n'avais pas envie de danser, j'allais encore me mettre la honte, et autant dire que ça n'était pas prévu dans le programme de ma soirée, d'ailleurs, ce bal ne l'était pas non plus. Mais on m'avait en quelque sorte forcé à y aller, malgré le fait que j'avais embarqué sur ce bateau toute seule. Ma voisine exigeait des photos de moi en robe et avec mon masque, à la soirée en question, et je n'avais pas vraiment d'autre choix que d'y aller. Mais autant dire que je ne l'avais pas fais par plaisir. Mais je n'étais pas venue pour rien, la nourriture était excellente, et j'avais parlé avec Ulysse... Tout cela suffisait à rendre cette soirée bonne. Elle aurait été certainement meilleure sans tout ces Golds, mais étant donné qu'ils étaient ceux qui devaient financer la grosse moitié de la décoration, de la musique et de tout cela, ils étaient évidemment les invités de marque...

Moi, j'étais là, toujours entrain d'observer les danseurs, une Mauricette dans la main. Soudain, sans que je comprenne grand chose, un groupe de jeunes personnes arriva vers le buffet. Cette présence m’oppressait, et je décidais donc de partir. Après avoir marmonnée une insulte à l'attention des filles à papa qui m'avaient marché sur les pieds avec leurs talons aiguilles de 15 centimètres, je partais, essayant temps bien que mal de me frayer un passage à travers cette foule, mais ma petite taille n'arrangeait rien, et, après avoir essayé la diplomatie, les habituels ''pardon, excusez-moi'', qui ne marchaient pas vraiment avec ce genre de personnes, j'en venais finalement aux mains, poussant tout le monde se trouvant sur mon passage, me récoltant un flot d'injures au passage. Mais ça m'importait peu, le fait d'être bien vu ou pas par les Golds et les Diamonds n'étaient pas une priorité, mais alors loin, très loin de cela. Pour l'instant, ma priorité était de trouvée quelqu'un qui voulait bien me prendre en photo, un serveur pourquoi pas, et aussi de trouver un endroit à l'abris des autres où je pourrais continuer de contempler la piste de danse toute la soirée, sans jamais oser l'approcher. Mais je pense que c'était bien trop demander, car même avec les maques, il était facile de reconnaître les riches des moins riches. Les tenues différenciaient bien les différentes classes sociales : Les Golds optaient pour des choses tendances et glamours, les filles perchées sur des talons aiguilles et portant des robes très courtes, et les hommes bien habillés avec leur costume chic et décontracté, Les Diamonds préféraient les choses plus tapent à l'oeil, les longues robes et les costumes taillés par des grands couturiers, tandis que les Silvers, comme moi, avaient essayé de faire un effort, mais la qualité des habits était bien visible, même pour quelqu'un comme moi. Quant aux Zirconiums, autant dire qu'ils étaient dans le même cas que leurs cadets. Moi, j'avais l'impression d'avoir fait un énorme effort, ma robe était certainement de marque, mais elle n'était tout de même pas à la hauteur de celle des Golds. Les Silvers n'auraient probablement pas fait la différence, mais les riches basaient toute leur théorie d'attaque sur l'apparence physique, et ils étaient les champions en la matière.
Malgré tout j'espérais pouvoir passer le reste de la soirée tranquille, c'était sans compté sur ma chance légendaire et le fait que je portais des talons hauts qui me rendaient moins stable.

Je n'eus le temps de rien voir, je sentis juste qu'on s'agrippait à ma robe. Je me retrouvais sur les fesses, un peu sonnée, entendant les rires des autres gens. J'avais envie de me lever et de demander à ces personnes quel était leur problème, mais quelqu'un me tandis une main. Je la saisis et me relevais. La jeune fille qui me faisait face devait probablement avoir mon âge, et je pense qu'elle faisait partie des Silver. Elle n'était pas très maquillée, mais elle était très bien habillée, du moins pour moi. A travers son masque j'arrivais à discerner ses yeux, et étrangement, j'eus l'impression de la connaitre. La forme de sa bouche, la couleur de ses yeux, la forme de ces derniers, son nez... Tout. C'était très étrange, mais je pensais peut-être l'avoir déjà croisée dans un couloir ou un truc du genre.
Les rires nous concernant n'avaient pas cessés, et finalement, je me retournais, et fusillait du regard un groupe de jeunes femmes qui pouffaient de rire. Elles étaient trois. Je m'attaquais alors à celle qui se trouvait au centre et qui rigolait encore, tandis que ses deux compagnes avaient arrêté en voyant que je les fixais.

- Qu'est-ce que t'as toi ? Ca va, t'as bien rigolé ? Tu veux que je recommence peut-être ? Je peux le faire avec toi aussi, chuis sûre que les deux blondasses qui te servent d'amies t'aideront certainement quand tu auras cassé un de tes talons et que tu te seras foutue la honte devant toute l'assemblée.

La seule brune du lot, celle qui était au centre, me fusilla du regard et s'approcha de moi, me traitant de tous les noms. Ses copines la retinrent, peu désireuses de faire une émeute, et un homme qu'elle devait certainement connaitre vint s'interposer entre elle et moi. Elle finit par partir en me rappelant bien que j'étais une pauvre Silver pitoyable, une gamine qui ne connait rien à la vie, etc...

Après cette petite parenthèse, je me retournais à nouveau vers la fille qui m'avait fait tombé. Elle avait observé toute la scène.

- Hum désolée pour ça...

Je ne savais pas trop quoi ajouter d'autre. J'avais envie de partir, mais ça ne se faisait pas vraiment...

Baaaaaaaaaaaoum !
une coupure de courant !

La jeune femme qui était face à elle avait fusillée du regard le groupe qui rigolait depuis un certain temps ce qui fit sourire Jules. Mais la demoiselle qui s'était à présent retournée n'en avait pas terminé, elle s'en prit réellement au petit attroupement de passagers en déclarant quelques mots pour se venger. Cela faisait longtemps que Jules n'avait pas rit. Cela lui faisait du bien, elle oubliait ainsi tout ces soucis. Son interlocutrice la fixa et s'excusa, mais de quoi ? Elle avait bien fait de parler sur ce ton aux quelques jeunes femmes. Soudain, la lumière disparut. Elle se retrouva dans le noir. Elle entendit des passagers crier, courir. Une coupure de courant se dit-elle immédiatement. Elle resta de longues minutes, debout à ne pas bouger quand elle vit certaines personnes rentrer avec des bougies à la main. Mais ils se trouvaient encore trop loin et leur faible lueur ne permettait pas à Jules de distinguer ce qui se trouvait autour d'elle. Tout à coup elle sentit quelque chose de froid couler sur sa robe. Sa robe collait à sa peau et elle frissonnait à présent. Elle venait de comprendre que quelqu'un venait de renverser son champagne sur son vêtement. Elle ne pouvait rester dans cet état, elle devait aller se changer. Mais avant elle voulait retrouver la personne qui avait fait ça. Difficile dans le noir, n'est-ce pas ?

- Mince ! déclara un passager qui se trouvait tout près de Jules mais qu'elle ne pouvait distinguer.

Elle associa cette voix à celle d'un garçon mais avant même qu'elle puisse faire quelque chose, il partit en courant. Quel lâche pensa-t-elle. Comment allait-elle faire à présent ? Elle savait qu'elle ne pouvait retrouver une robe semblable à la sienne. Sa soirée était fichue à cause d'un passager. En plus, elle devait certainement sentir l'alcool ce qu'elle détestait. Elle devait faire quelque chose et vite. Les bougies arrivaient accompagnées de ceux qui les tenaient. Elle devait s'en aller avant que quelqu'un d'autre découvre la catastrophe. Elle s'échappa, se frayant un chemin. Elle essayait de ne pas toucher les passagers avec sa robe toute mouillée. L'épreuve fut rude mais elle y arriva. Les lumières étaient faibles mais elle réussit à trouver la sortie facilement. Soudain elle se souvint de l'interlocutrice qu'elle avait eu il y a plusieurs minutes de cela, elle l'avait laissé seule. Elle n'allait tout de même pas retourner dans la foule, elle n'était même pas sûr de la retrouver. Elle poursuivi son chemin, un peu triste. Elle aurait aimé continuer de lui parler et en apprendre davantage sur elle. Elle ne connaissait même pas son prénom. Elle se dirigea comme par habitude vers la chambre de Nirvana. Elle, elle saurait quoi faire et puis elle savait qu'elle avait toujours plusieurs robes. Elle arriva devant la porte mais sentit comme une présence. Devenait-elle folle, avait-elle des hallucinations. Elle se retourna tout de même. Jules sursauta, la jeune demoiselle qu'elle avait fait tomber au bal était juste derrière elle à la regarder. L'avait-elle suivit par politesse ? Avait-elle remarquer l'odeur ou l'aspect de sa robe ? Où se trouvait-elle juste la comme ça ? Le couloir était sombre, seules quelques bougies étaient posées par ci par là. Elle ne distinguait que très légèrement le visage de la demoiselle. Elle ne l'avait jusque là jamais vraiment fixé. Mais elle lui faisait rappeler quelqu'un. Ce sentiment, Jules l'avait déjà ressentit mais là il était encore plus fort. Elle essaya de se creuser la cervelle mais rien... Des questions par milliard lui remplirent l'esprit et elle ne put s'empêcher d'en poser une :

- Tu m'as suivit ! Euh...En fait, comment tu t'appelles ?

Avant même que la demoiselle qui était devant elle puisse répondre, elle se retourna vers la porte et frappa, mais personne n'ouvrit. Elle réessaya une deuxième fois puis une troisième. Elle prit une bougie, posée un peu plus loin puis revint vers la porte. La chaleur de la flamme lui faisait du bien et l'éclairage était beaucoup mieux ainsi. C'est-à ce moment-là qu'elle remarqua que la porte était ouverte. Elle entra espérant trouvée Nirvana, mais malheureusement ce ne fut pas le cas. Elle posa la bougie sur une table de chevet et s'assit sur le lit. La suite de son amie était magnifique. Elle l'enviait. C'était tellement beau. Elle fixa La jeune demoiselle qui l'avait suivit un peu sur ses gardes et la fixa. Elle attendait la réponse à sa question avec impatience. Jules se souvint alors de sa robe et se dirigea vers le dressing et en sortit plusieurs robes qu'elle posa sur le lit. Son interlocutrice prit la parole...

Invité

J'étais entrain de fixer la jeune fille qui se trouvait en face de moi et que j'avais bousculé, quand les lumières s'éteignirent. Cet étrange sentiment de déjà vu avait été coupé par la panne d'électricité. Des passagers crièrent, et un chuchotement s'éleva. Des bruits de pas, des gens allaient certainement chercher des bougies. J'entendis également un enfant près de moi se mettre à pleurer et à appeler sa maman. Je rigolais intérieurement. C'était pitoyable... Si j'avais dû compter sur ma mère pour me sortir des pires situations, je serais certainement morte à l'heure qu'il est. Tout ces enfants pourris gâtés qui ne savent pas se débrouiller dans la vie m'exaspérait au plus au point. Malgré le fait que je gardais les enfants des Diamonds, ces futurs persécuteurs de gens comme moi, je n'approuvais pas leur comportement, loin de là. Je préférais largement m'occuper des petits Silvers, qui sont, le plus souvent, bien plus gentils et sages que les minis Golds, déjà habitués au luxe et à l'argent.

Des gens arrivèrent avec des bougies, mais ils étaient bien trop loin. J'arrivais à discerner leur faible lueur au loin qui se rapprochais de moi, et mon interlocutrice. Je l'avais presque oublié durant ce petit instant. J'allais me tourner vers elle pour lui demander quelque chose quand je sentis des gouttes tomber sur mon bras. J'entendis alors un passer dire :

- Mince !

Je me retournais dans le noir, espérant discerner quelqu'un. Un homme s'en allait très rapidement. Je me retournais vers la jeune fille qui me faisait face et je frôlais accidentellement sa robe. Elle était trempée. L'homme que j'avais vu partir avait certainement dû renverser son champagne sur sa robe, et désormais il fuyait pour échapper aux représailles. Pitoyable...
Mon interlocutrice fit volte face et partit. Je restais quelques secondes là, toute seule, puis décidais de la suivre. Après tout je n'avais rien de mieux à faire. Et j'étais très intriguée par cette fille qui me rappelait vraiment quelqu'un... Je me frayais donc un passage à travers la foule, pour sortir finalement de cette immense sale de bal et suivre les pas de la mystérieuse demoiselle. Je la suivis jusqu'à l'étage des Golds. J'espérais sincèrement que cette fille n'en était pas une car je les détestais, presque tous. Ils se ressemblaient tellement... Tous des clones, le parfait stéréotype des fils & filles à papa. Autant dire que je détestais ça.
Finalement nous nous arrêtâmes devant une porte. La jeune fille devait se sentir suivie car elle se retourna vers moi, étonnée que je l'ai suivie.

- Tu m'as suivit ! Euh...En fait, comment tu t'appelles ?

Pendant ce temps elle frappa à la porte mais ne reçu aucune réponse. C'était bête de sa part car tout le bateau devait être au bal, et la personne qui occupait cette chambre ne devait pas être là. Elle prit alors une bougie et éclaira la serrure, puis tourna la poignet. La porte s'ouvrit et elle s'y engouffra, moi sur ses talons. Je refermais la porte et l'observais s'asseoir sur le lit. Etait-ce sa chambre ? Je me le demandais vraiment... Je restais debout, juste devant la porte, tandis qu'elle allait se chercher une robe dans la penderie. Elle en sortir plusieurs et les posa sur le lit. Je lui répondis alors :

- Ba oui je t'ai suivis, de toute façon je n'avais rien de mieux à faire à ce bal... Moi c'est Cherrie et toi ? Aussi, c'est ta chambre ? Elle est très... belle.

J'hésitais. Evidemment qu'elle était belle, mais bien trop luxueuse à mon goût. Trop de chichis et de dorures. Je préférais ma chambre, bien qu'elle soit plus petite et moins bien décorée, elle était décorée comme moi je le souhaitais. Je n'avais pas perdu de temps pour la rendre à mon goût en accrochant des posters un peu partout et en disposant mes affaires personnelles.
En attendant la réponse de la jeune fille je me tortillais d'une jambe sur l'autre. Mes chaussures me faisaient mal. J'avais envie de m'asseoir.

- Ba oui je t'ai suivis, de toute façon je n'avais rien de mieux à faire à ce bal... Moi c'est Cherrie et toi ? Aussi, c'est ta chambre ? Elle est très... belle.

Jules avait écouté les paroles de la jeune femme, un peu distraite. Il faut dire qu’elle avait entre ses mains de multiples robes appartenant à Nirvana, toutes plus belle les unes que les autres. La demoiselle ne pouvait s’empêcher de toucher les matières douces de la plupart d’entres-elles. Son coeur battait rapidement, elle se sentait différente. Pourtant Jules revint rapidement à la réalité,. Elle était là pour prendre une seule et unique robe. De plus elle savait pertinemment qu’elle n’était pas Gold. Elle répondit alors à Cherrie d’une voix toute frêle :

- Moi, c’est Jules... Non, ce n’est pas ma chambre, mais celle d’une amie. D’ailleurs je pensais réellement qu’elle allait être là...

Elle regarda les robes qu’elle tenait entre ces mains, elles ne savaient vraiment pas laquelle choisir. Elle devait aussi les essayer pour voir celle qui lui irait le mieux.

- Hum... Ne t’inquiète surtout pas, j’ai le droit de venir dans cette chambre un peu quand je veux. Euh... Tu voudrais bien m’aider à choisir une robe, s’il te plaît ?

Jules prit par le poignet, la jeune fille, avec délicatesse. Elle l’emmena dans le dressing immense de son amie. Elle choisit d’autres robes. Puis déclara à Cherrie :

- Si tu veux tu peux toi aussi en essayer... Tant qu’après on les range ça ne va pas déranger Nevy, mon amie...

Jules rentra dans la salle de bain s’enfermant, laissant Cherrie seule dans la chambre. Jules essaya la première robe. Elle l'enfila rapidement puis se contempla dans le miroir. Après avoir regardé son reflet, elle sortit et dit :

-Tadam... Me voilà. T’en pense quoi ? Après c’est à ton tour...

Elle fixa Cherrie attendant son verdict. Son visage était impassible, c’est à ce moment-là qu’elle se dit vraiment qu’elle la connaissait depuis beaucoup plus longtemps. Elle arrivait sans problème à l’imaginer enfant, ce qui était assez étrange. Jules réfléchit essayant de savoir si elle n’était pas folle... [/table]

(désolé c'est tout petit...)

Invité

J'observais la jeune fille toucher les robes. Elle les tenait dans ses mains, les yeux brillants, comme si c'était la première fois qu'elle avait des robes d'autant de valeur dans ses bras. Je pensais pourtant que cette suite était la sienne...

- Moi, c’est Jules... Non, ce n’est pas ma chambre, mais celle d’une amie. D’ailleurs je pensais réellement qu’elle allait être là...

J'observais autour de moi, ayant légèrement l'impression d'être de trop, d'être une délinquante. Je n'avais rien à faire ici, mais alors vraiment rien du tout, et je n'osais pas vraiment imaginer la réaction de la jeune femme à qui appartenait cette suite si elle me voyait là, en compagnie de... Jules. Je n'imaginais que trop peu la Gold drapée dans une robe haute couture valant plusieurs milliers de dollars, perchée sur des talons aiguilles, un sac à main en cuir au bras, et un ras du cou composé uniquement de diamants. J'en frissonnais. Je détestais ce genre de personnes, j'essayais de les ignorer et de les éviter au mieux que je le pouvais, même si certaine fois j'étais bien obligée de les affronter...

- Hum... Ne t’inquiète surtout pas, j’ai le droit de venir dans cette chambre un peu quand je veux. Euh... Tu voudrais bien m’aider à choisir une robe, s’il te plaît ?

Jules me prit la main, elle me regarda et me sourit avant de m'entraîner avec elle vers une porte. Un dressing immense s'étendait devant moi, composé d'une quantité incroyable de tenues magnifiques et très chères je suppose. La jeune fille prit quelques robes au hasard et les posa sur un siège dorée en velours rouge dans le coin de la pièce.

- Si tu veux tu peux toi aussi en essayer... Tant qu’après on les range ça ne va pas déranger Nevy, mon amie...

Elle prit alors une des robes et alla s'enfermer dans la pièce voisine, qui semblait être la salle de bain. Moi, je poussais les robes pour m'asseoir sur le siège et enlever enfin mes chaussures. Une fois que cela fut fait, j'avais l'impression de revivre. Je jetais les escarpins dans un coin de la pièce, peu désireuse de les remettre avant longtemps, et tâtait la moquette de mes pieds. Nevy... Nirvana ? C'était donc sa suite ? Pas étonnant à vrai dire, avec la famille qu'elle avait... Pourtant, elle était désireuse d'oublier toute cette vie de luxe, de bannir le superflu et de vivre avec le minimum requis. Malgré tout, Nirvana m'impressionnait beaucoup, autant par sa force de caractère que par sa conviction.
La porte s'ouvrit alors et je me relevais, me retrouvant face à une Jules tout à fait resplendissante. Elle portait une belle robe noire, assez longue, faite de dentelle, de broderies et de perles.

- Tadam... Me voilà. T’en pense quoi ? Après c’est à ton tour...

Je restais impassible, cherchant mes mots. Que dire à part que la robe était magnifique, et qu'elle lui allait parfaitement bien ? Pas grand chose... Jules me regardait fixement. Je me plongeais dans ses yeux et l'impression de déjà-vu revenait. Je la connaissais, j'en étais presque certaine. Mais son masque m'empêchait de bien voir les traits de son visage. Mais comment lui demander d'enlever son masque ? ''Hey, ça te dit pas d'enlever ton masque ?'' Un peu suspect quand même... Bon, déjà, répondre à la question.

- La robe est... Wouah ! Et puis elle te va super bien !

Je lui souris et elle fit de même. Elle s'éloigna de la porte et me laissa de la place pour passer et aller dans la salle de bain. Je pris une robe au hasard. Je n'aimais pas essayer des vêtements, mais je me forçais pour faire plaisir à Jules. C'était plus qu'étrange, car en temps normal je ne faisais pas semblant plus plaire aux autres, mais avec cette jeune fille, c'était différent. Je ne savais comment exprimé ce que je ressentais, j'avais l'impression de la connaitre, comme si elle me rattachait d'une façon infime à mon enfance. J'avais également l'impression que j'allais nouer une relation très spéciale avec elle, sans savoir comment ni pourquoi. Qui vivra verra comme on dit.

Une fois enfermée dans la salle de bain, je me saisis de la robe et remarquais avec horreur qu'elle était.... rose... Tant pis, je ne comptais pas la mettre de toute façon, juste l'essayer pour faire plaisir à Jules. J'enlevais donc ma robe, faisant tout pour ne pas faire casser les coutures et pour ne pas la froisser. Une fois enlevée, je maudis ma sainte voisine de m'avoir envoyé cette robe et ces chaussures avec lesquels je m'étais battue toute la soirée. Je pris la robe rose et la mis. Quand ce fut fait, je m'observais dans le miroir. La robe était belle, mais trop longue et trop grande pour moi. Pas étonnant, si elle appartenait à Nirvana, qui devait faire presque une tête de plus que moi. Minimoys... Comment oublier le surnom que ma mère m'avait donné quand j'étais plus petite ? Ce surnom qui s'était propagé dans tout mon entourage, et qui m'avait suivi jusqu'à mon arrivée sur le bateau. Je comptais bien cacher ce surnom à tout le monde pour ne plus avoir aucuns liens avec celle qui avait détruit ma vie, plus de souvenirs, plus d'allusions...
J'enlevais mon masque, avalant difficilement ma salive à cause de la boule qui s'était formée dans ma gorge. Je posais le masque beige sur le rebord du lavabo, et m'observais dans le miroir. J'étais beaucoup trop maquillée, à mon goût du moins, et je n'avais pas envie de me voir plus longtemps dans cet immense miroir. J'ouvris alors la porte et sorti, mon masque dans la main. Je me retrouvais alors face à une Jules sans masque. Alors, une image s'imposa clairement à moi.

La neige tombait, recouvrant les allées de Central Park d'un fin manteau blanc. Les arbres sans feuilles longeaient les petits sentiers de gravillons. Des enfants courraient dans la neige, d'autres s'amusaient à faire des bonhommes de neige sur la pelouse, sous le regard attendri de leurs parents.
Une petite fille blonde est assise sur une balançoire, elle ne se balance pas, elle se contente de regarder ses pieds. Vient alors une autre petite fille, brune, qui prend la balançoire d'à côté. Ni l'une ni l'autre ne parle, mais l'une des deux ne le peut de toute façon pas.
La petite blonde tend un de ses biscuits à la brune, celle-ci l'accepte, et elles mangent ensemble, en silence, un silence bien trop pesant pour de si petites fillettes...

Je lâchais mon masque sur le sol. Ce dernier rebondit sur la moquette pour finalement terminer sa chute aux pieds de mon amie. Comment n'avais-je pas pu m'en souvenir ? Comment avais-je réussis à oublier cette fillette avec qui je passais mes dimanches matins à Central Park ? Cette petite fille qui m'intriguait tant car elle ne parlait pas. Celle qui m'avait appris la langue des signes, ou du moins qui avait essayé. Celle avec qui tout était plus simple, ma seule amie. En y repensant, je ne connaissais même pas son prénom à l'époque, mais cela me semblait tellement inutile !

- To... Toi ? I... Ici ? Mais... mais... comment ?

Je bégayais comme une enfant apeurée. Je venais de perdre mes moyens car une vague de souvenirs désagréables me revinrent à l'esprit, des souvenirs de toute les nuits passées à avoir trop froid à cause de la mauvaise isolation du trou à rat dans lequel je vivais, des nuits à avoir peur pour ma mère car celle-ci ne rentrait pas, des journées à attendre impatiemment le réveil de celle qui était ma génitrice, en espérant qu'enfin elle s'occuperait de moi et m’emmènerais à Manhattan. J'avais longtemps attendu, puis quand enfin j'avais compris qu'on ne peut compter que sur sois même, j'avais décidé d'arrêter d'espérer, et d'oublier tout ces souvenirs...

- La robe est... Wouah ! Et puis elle te va super bien !

Jules sourit, imitée par Cherrie. Elle aimait beaucoup la robe qu’elle portait. Elle resplendissait dans l’habit de couleur crème. Mais pourtant, Jules ne sentait pas à l’aise. À vrai dire, elle aurait préféré enlever la robe et enfiler un jean. Seulement, elle n’avait pas le choix si elle voulait retourner au bal elle devrait en porter un qu’elle le veuille ou non. Jules se dirigea vers le lit laissant le passage qui débouchait sur la salle de bain libre. C’était au tour de Cherrie d’essayer une robe, elle en prit une puis, s’enferma dans la petite pièce. Jules resta assise, elle contemplait la suite de Nirvana. Même si elle y venait presque tout les jours elle était tout le temps émerveillée par le lieu si luxueux. Mais aujourd’hui elle ne se sentait pas réellement à sa place. D’ordinaire elle était toujours accompagnée de Nevy pourtant en ce moment-même Jules ne se trouvait pas avec elle. Elle avait emmené une jeune fille qu’elle ne connaissait qu’à peine dans une chambre qui ne lui appartenait même pas. Jules se sentait honteuse et pour racheter sa conduite, elle n’avait plus qu’une chose à faire: quitter la suite avec Cherrie. Mais comment allait-elle lui annoncer sa décision ? Jules n’en avait aucune idée et se sentait perdue. Elle n’avait pas l’habitude de se retrouver dans ce genre de situation. Qu’est-ce qui lui était passé par la tête ? Elle se sentait égoïste, elle n’avait pensé à aucun moment à Nirvana et était rentré dans sa suite parce qu’elle était son amie. Le visage de Jules de nature si doux se déforma de colère. Elle s’en voulait énormément. Elle serra ses poings, furieuse de sa propre conduite. Ses pensées se bousculaient dans sa tête. Jules enleva son masque comme pour se calmer et pour oublier. Mais elle savait que cette scène était ancré profondément dans sa tête et que plus rien ne pouvait les enlever. Elle c’était conduite comme une enfant. Elle prit sa tête dans ses mains et se calma peu à peu. Elle inspirait puis expirait lentement. Elle pensa à d’autres choses notamment à la danse. Elle releva la tête et fixa le lieu où se trouvait la salle de bain. La poignée de la porte bougea, le jeune femme apparut. Jules se tétanisa, Cherrie n’avait pas de masque et elle non plut. Mais le plus surprenant c’est qu’elle reconnut le visage de son interlocutrice, elle le connaissait depuis bien plus longtemps qu’elle n’était sur le Royal Majestic. Sa gorge se noua et des images lui revinrent. Elle se souvint de son enfance, de son passé, d’une rencontre faite il y a des années.

Jules n’était alors qu’une petite fille. Elle se trouvait dans Central Park, assise sous un arbre rougissant. Les feuilles frêles tombaient jonchant le sol. La fillette regardait droit devant elle, le lac qui reflétait le magnifique paysage. Elle se perdait dans les flots oubliant ses malheurs. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’elle sentit la présence d’une personne. Elle se retourna, curieuse et découvrit une jeune fille de son âge. Elle était blonde et avait de magnifiques prunelles auburn. La fillette vint s’assoir à côté d’elle et regarda l’eau. Elles restèrent-là un long moment, impressionnée par l’immensité du parc. Les feuilles se posaient sur l’eau, flottaient quelques instants puis sombraient. C’est émerveillées qu’elles se quittèrent. Depuis ce jour-là elles se revirent chaque jour suivant...

Jules revint à la réalité, émue. Elle regardait toujours Cherrie quand celle-ci fit tomber son masque. Il roula sur le sol et s’arrêta à ses pieds. Jules regarda le masque, heureuse et bouleversée. Elle n’avait pas reconnue sa jeune amie mais maintenant qu’elle la retrouvait elle était excitée.

- To... Toi ? I... Ici ? Mais... mais... comment ?

Jules sourit, sa respiration était beaucoup plus lente et son coeur battait fortement. Elle se leva et vint près de sa jeune amie. Elle la prit dans ses bras et lui souffla :

- Je... Je suis si.. si heureuse de te revoir, Cherrie. Ça fait tel.. tellement longtemps... Viens t’assoir, j’ai tellement de chose à te raconter mais d’abord j’aimerais savoir comment se fait-il que tu sois ici ? Tu m’as énormément manqué, je n’en reviens pas que tu sois là, devant moi.

Jules lâcha Cherrie et se dirigea vers le lit. Elle s’assit, un peu déboussolée. Elle était tellement heureuse qu’elle avait beaucoup de mal à croire que son amie était en face d’elle. Elle ferma quelques instants les yeux, essayant de reprendre ses esprits. Elle était si heureuse et malgré le fait que Cherrie portait une robe rose et deux fois trop grande pour elle ne lui faisait rien. Elle l’aimait comme elle était, elle avait retrouvée une amie, un souvenir, une partie de son passé et elle ne comptait plus le laisser.

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