Un jour de pluie, un jour qui s'annonçait bien ennuyeux. Aujourd'hui, tu n'avais aucune idée de ce que tu allais faire. Une pièce de théâtre de Shakespeare, Roméo et Juliette, un classique, se jouait au grand théâtre du bateau, tout le gratin allait y aller, et moi, j'allais être seul. Les pièces de théâtre ça n'était pas vraiment ma tasse de thé, et, en temps normal, je n'aurais jamais mis un pied dans cette salle, mais ce jour n'était pas normal, il faut le dire. Je n'avais pas vraiment le choix, aujourd'hui il pleuvait, et toutes les personnes que je fréquentais allaient être à cette pièce. Y aller était ennuyeux, mais ne pas y aller serait certainement pire. Un buffet serait dressé pour la suite de la soirée, après la pièce. Après le supplice la récompense.
J'avais donc trouvé un moyen de me faire invité, en jouant de mes relations, j'avais finalement réussit à avoir une place en hauteur, au deuxième étage, au premier rang. J'étais satisfait, je préférais surplombé la salle plutôt que de me retrouver en bas. De toute façon, voir la pièce de m'intéressait pas, c'était pour cela que je décidais d'emmener mon portable. Je n'étais pas très renseigné quant à l'originalité de la pièce, mais ça m'importait peu. C'était vraiment un moyen de passer le temps, de faire quelque chose de mon après-midi. En allant à cette pièce j'espérais voir mon ange, ma drogue, Nirvana... Elle y sera certainement, sa famille est très riche et ne loupe jamais une occasion d'afficher sa richesse et sa gloire. Mais elle est différente, et je suis certains qu'elle s'ennuiera autant que moi. Mais j'espère la voir, pouvoir lui parler, l'embêter, avoir un contact avec elle. J'essaye de ne plus penser à elle, d'arrêter cette addiction ridicule, mais ça m'est impossible, je ressens le besoin d'être là pour elle, de la protéger, de la faire rire, etc... Je veux être là le jour où elle aura besoin de moi, où elle voudra une épaule pour pleurer (ce jour viendra probablement dans très longtemps), et qu'elle se rende compte qu'elle m'aime aussi. J'espère, je le sens, j'ai le don pour ça. Elle essaye de repousser cet amour, tout comme moi je refuse d'admettre que je suis amoureux d'elle, mais cette part de moi même prend de plus en plus d'ampleur sur mon cerveau, je ne pense plus qu'à elle, et ça ne fait qu'empirer. Je ne pourrais pas encore me voiler la face bien longtemps : quand Nirvana occupera 100% de mes pensées, je n'aurais plus d'excuses...

J'étais désormais dans les couloirs du théâtre, entre deux femmes âgées qui semblaient ne pas manquer d'argent, me faisant pousser par si par là. Je ne comprenais pas trop tout cela, les places étaient attitrées de toute façon... Manquer quelques minutes ne me dérangeait pas, et je décidais donc d'aller aux toilettes des hommes. La drogue réussirait certainement à me faire passer un meilleur moment, à me faire oublier à quel point cette après-midi va être ennuyante, et me faire oublier que la femme que j'aime me repousse sans cesse...
En repensant à cela, je reprend directement une dose, histoire d'oublier ma tristesse. Si quelqu'un entrait, et me voyant, entrain de sniffer de la drogue dans les toilettes, ça risquait de très mal se passer. Je rangeais donc le tout et sortait, ni vu, ni connu, des toilettes.

En arrivant dans la salle, tout le monde était déjà installé et le spectacle avait commencé depuis quelques minutes. Je me frayais un passage jusqu'à mon rang, et me dirigeait désormais à ma place. Les gens soupiraient, se plaignaient, m'insultaient, quand je passais devant eux. Moi, ça me faisait rire. Je prenais bien mon temps, faisant semblant de trébucher sur les pieds des gens à l'occasion. Finalement, j'arrivais à ma place, et mon me demanda de m'asseoir. C'était quelqu'un derrière moi. J'obéissais, de toute façon, je n'avais rien de mieux à faire.
A côté de moi, à ma droite, j'entendis quelqu'un pouffer de rire. Je me retournais vers la personne et vit Temperance Princeton, une vieille connaissance, une amie. Je me rappelais encore notre première rencontre, j'avais réussis à l'enfermer dans les toilettes, et, étant claustrophobe, elle avait fini par pleurer. Par la suite j'étais allé m'excuser et nous étions devenus amis, enchaînant les mauvaises blagues et les conneries. Je m'amusais toujours avec elle, et j'espérais qu'aujourd'hui ne ferait pas exception.

- Tempy ! Ca va ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Une personne derrière me demanda de me taire. Temperance rigola de plus belle, et je me joignis à elle.
Tout ces riches, qu'ils aillent se faire foutre, personne ne pouvait me dicter ma conduite !

Temperance sourit suite à ma remarque. La connaissant, elle n'était pas là car elle avait envie de voir cette pièce et d'en apprendre plus sur l'amour, mais certainement car elle avait été obligée de la voir. Je regardais autour de nous pour voir si je connaissais quelqu'un de sa famille, mais entre une vieille dame qui était visiblement passée sur la table d'opération, et une autre qui me rappelait étrangement notre très chère reine d'Angleterre que j'avais vu plusieurs fois durant mon enfance, à la télé, je ne voyais personne qu'elle semblait connaître.

- Ne t'as ton jamais dit que la drogue rendait con ?

Je rigolais. Comme cela se voyait qu'elle était jeune, et qu'elle était habituée à la drogue ! Une vieille personne n'aurait jamais remarqué la douce effluve de la drogue. Mais elle si. J'allais lui répondre quand les lumières s'éteignirent, elle était toujours entrain de rigoler et la reine d'Angleterre se chargea de nous faire taire. Comme si regarder Roméo et Juliette nous intéressait... Enfin moi j'avais choisis d'être là, mais déjà je ne me souvenais plus des raisons qui m'avait poussé à venir assister à cet événement mondain. Alors que les acteurs rentraient en scène, je me penchais vers Tempy pour lui dire :

- Non jamais. Mais tu m'as l'air de connaître toi aussi. Tu reconnais l'odeur de la drogue, je te félicite !

Je me mis à applaudir ce qui l'a fit rire de plus belle, et qui nous attira par la même occasion une dizaine de regard malveillant. Un acteur nous regarda d'ailleurs. Il était vrai que nous faisions beaucoup de bruit, mais qu'est-ce qu'on s'en fichait !
Ayant fini d'applaudir, je me penchais à nouveau pour demander à Temperance :

- Qui c'est qui t'as obligé à venir ici ? Tes parents ? Tes amis ? L'école ? Ah ouais c'est l'école c'est ça ?

Elle acquiesça. Ah l'école... Qu'est-ce que j'étais heureux de ne plus être au lycée. L'université, c'était tellement mieux. J'étais libre d'aller ou de ne pas aller en cours. La seule obligation était d'aller aux examens et de les réussir. Et de rendre les devoirs qu'on nous demandait aussi. Bref, rien de bien compliquer. Mais l'école, entre les devoirs, les profs et tout ça, j'étais bien content de m'en être débarrassé !

UC.
Je poste bientôt, no souci !