Aujourd'hui nous étions samedi, et j'avais un baby-sitting de prévu. A trois heures je devais allez chez les Kensthew, la femme ne travaillant pas, comme toute bonne épouse de la très haute société, et l'homme dirigeait une société dont j'ignorais le nom et l'intérêt. De bons et gentils Diamonds, enfin façon de parler. J'avais l'habitude avec ce genre de personnes, et mieux valait les brosser dans le sens du poil pour leur faire plaisir. Je ne fréquentais que très peu les parents, à part les traditionnels pris « Bonjour/Aurevoir, Occupez-vous bien de mes petits anges, Les numéros à appeler en cas d'urgence sont sur le bar, Et Bla Bla Bla... ». Non, moi j'étais plutôt la spécialiste en ce qui concerne les '' petits anges ''. Oui, petits anges... C'es ça c'est ça... Si j'écoutais toujours les parents des enfants que je gardais, je n'aurais rien à faire à part rester assise dans le canapé luxueux de leur suite en buvant du champagne valant certainement plus que ma propre cabine. Mais pas du tout ! A croire que les parents, pensent tous que leurs enfants sont des petits saints, alors qu'ils sont pourris gâtés, des futurs Gold qui vont casser les pieds aux futurs Silver comme moi !
Aujourd'hui, je gardais les deux jumelles des Kensthew : Cassandre et Mélody. Il était deux heures et demi et je n'étais pas encore partie, mais leur suite n'était pas bien loin, et je devais bien m'efforcer à dire que je n'avais pas envie d'y aller, mais j'avais besoin d'argent... Les deux petites jumelles pouvaient se montrer tout à fait mignonnes, elles pouvaient être sages et jouer avec leurs jouets sagement dans leur chambre sans me déranger, comme elles pouvaient être horribles, capricieuses, et désobéissantes ! Tout dépendait de leur humeur, de la façon dont avait commencé la journée pour elles. En général, je le voyais dès qu'elles m'ouvraient la porte si je risquais de passer une mauvaise après-midi ou pas. Aujourd'hui, les parents de Cassandre et Mélody allaient voir une pièce de théâtre au grand théâtre du Royal Majestic, et j'étais de garde, évidemment. Les Kensthew me faisaient confiance désormais, comme bien des couples de riches sur le bateau. Je m'étais fais ma petite place dans le monde du baby-sitting, malgré mon jeune âge.
A deux heures quarante cinq je me regardais une dernière fois dans le miroir, j'étais vêtue simplement et confortablement : les accidents pendant que je gardais les enfants étaient courant (verres renversés sur mon jean, vomi sur mon tee-shirt, peinture sur mon visage, etc...). Je portais un jean slim noir, un pull gris, mes bottes fourrées, une écharpe en laine et mon blouson. Je pris mes clés, mon sac de cours (au cas ou j'aurais le temps de faire mes devoirs), mon portable et je sortis. Je fus en cinq minutes chez les Kensthew. Je sonnais, et attendis quelques secondes qu'on m'ouvre. La porte s'ouvrit alors, et je baissais les yeux pour voir Mélody tenant la poignée de la porte. Elle me sourit, et une seconde plus tard la petite taille de Cassandra passa entre le mur et la porte, sous le bras de sa soeur. Les deux jumelles se ressemblaient vraiment beaucoup (logique), elles avaient six ans, elles étaient blondes aux yeux bruns, et toute les deux plutôt petites. Leurs parents évitaient de les habiller pareil pour que les gens les reconnaissent plus facilement, mais aussi pour ne pas qu'on pense toujours qu'elles étaient pareilles. Mais les deux jumelles étaient toujours très bien habillées, des vêtements de marque, de haute couture même.
- Coucou Cherrie !Cassandre me fit un grand sourire et j'étais certaine que cette après-midi allait être plus agréable que je ne le pensais. J'avais appris à différencier les jumelles depuis que je les gardais. J'arrivais à les différencier je ne sais comment, comme leurs parents arrivaient à les différencier dès leur naissance.
La mère des jumelles arriva, elle m'ouvrit la porte et poussa légèrement les jumelles, me faisant signe d'entrer. J'essuyais mes pieds sur le tapis par terre (tout aussi luxueux que l'intérieur de la suie des Kensthew !) et entrais. La mère des jumelles était belle, blonde et elle avait les yeux verts. Leur père était grand et Mélody et Cassandre tenaient leurs beaux yeux bruns de lui. Après les traditionnels discours, les bisous à leurs filles, les deux parents partirent, me laissant seule avec les jumelles.
Vers quatre heures, alors que j'étais dans le salon, sur la table basse, à faire mes devoirs, les deux jumelles descendirent. Mélody tenait son doudou en forme de lapin, elle le traînait derrière elle. A la base blanc, il était devenu gris. Cassandre s'avança vers moi et me tira la manche.
- Cherrie, on s’ennuie ! Tu veux pas nous chanter une chanson ?
- Oui une chanson, s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait !Je levais les yeux au ciel. Elles m'avaient entendu chanter une seule fois, et depuis elles me tannaient pour que je leur chante une chanson. Mais je n'avais pas vraiment envie de chanter, surtout pas devant elles. Mais en voyant les petites commencer à bouder, je me rappelais d'une chose : le client est roi. Si les petites étaient contentes, leurs parents étaient satisfaits, ce qui signifiait un pourboire et la certitude de revenir garder à nouveau les enfants, donc de l'argent en plus. Je regardais donc les petites et leur demandait :
- Bon... Vous voulez que je vous chante quoi ? Du Rock ?Les jumelles firent de grands yeux et Mélody poussa un petit râlement de sa voix stridente :
- Du rock ?! Nannn !! De la pop ! Ou nan du rap ! Chante nous du rap !
- Ah non, tous sauf du rap ! Va pour de la pop... Vous voulez que je chante quoi ?Mélody et Cassandre se consultèrent du regard. Elles étaient entrain de réfléchir, quand Cassandre leva son index en l'air pour dire qu'elle avait trouvé. Elle sortit de la pièce sans rien dire, sous le regard interrogateur de sa soeur. Elle revint, quelques secondes plus tard, un CD dans la main. Elle vint vers moi et le posa sur la table basse devant moi.
- Rihanna ? Tu veux que je chante Rihanna ?
- Oui. Sur cet album y a une chanson sans les paroles, juste avec la musique. Et là t'as les paroles !Elle me montra un petit feuillet, tourna les pages et posa le doigt sur un texte. Rihanna ça passait encore, même si je préférais largement le Rock, le bon vieux Rock n' Roll...
- Please don't stop the music ?Mélody acquiesça à la place de sa soeur. Je connaissais cette chanson, je l'avais entendu quelque fois à la radio, mais je ne savais pas par coeur les paroles, bien que j'ai eu une facilité pour apprendre facilement et rapidement les paroles des chansons. J'en connaissais beaucoup sur le bout des doigts, mais celle que j'aimais vraiment bien sûr...
Je me dirigeais alors vers la stéréo de la famille, un appareil luxueux que j'avais peur de cassé. Je mis le disque dedans, et appuyais sur le bouton '' marche ''. Je passais quelques chansons pour arriver à la bonne. Le livret devant moi, la musique commença. A l'affût du début de la chanson, j'observais les paroles. Les deux jumelles me regardaient, impatiente. A ce moment là la note qui marquait le début des paroles retentit, et je me mis à chanter.
Please don't stop the music
Please don't stop the music
Please don't stop the music
Please don't stop the music
It's getting late
I'm making my way all the time
My favourite place
I gotta get my body moving
Shake the stress away
I wasn't looking for nobody when you looked my way
Possible candidate, yeah
Who knew
That you'd be here, be here looking like you do
You make and staying over here, impossible
Baby, Im a say your aura is incredible
If you don't have to go, don't
Do you know when to start it?
I just came here to party
But now we're rockin on the dance floor, actin' naughty
Your hands around my waist
Just let the music play
We're hand in hand just to dress and now we're face to face
Je m'étais prise au jeu, et désormais je sautillais dans le salon de mes '' patrons '', leurs deux filles dansant autour de moi. Elles semblaient apprécier ma façon de chanter et j'étais plutôt contente de savoir que ma voix plaisait à quelqu'un d'autre qu'à moi même. Je me laissais entraîner par la musique, même si je n'aimais pas vraiment, ça faisait plaisir aux jumelles et ça me faisait plaisir à moi même.
I wanna take you away
Let's escape into the music, DJ let it play
I just can't refuse it
Like the way you do this
Keep on rockin' to it
Please don't stop the, please don't stop the music
I wanna take you away
Let's escape into the music, DJ let it play
I just can't refuse it
Like the way you do this
Keep on rockin' to it
Please don't stop the, please don't stop the
Please don't stop the music
Baby are you ready cause it's gettin close
Don't you feel the passion ready to explode?
What goes on between us no-one has to know
This is a private show
Je pris Mélody et la fit tourner comme une danseuse étoile. Elle faisait de la danse d'ailleurs, et sa soeur faisait de la gymnastique. Elle m'avait d'ailleurs montré avant la roue parfaite qu'elle arrivait à faire. Moi même je n'en menais pas bien large à côté d'elle. Je leur avais promis de les emmener à la patinoire également, j'espérais qu'elles ne s'en souvenaient pas, mais Cassandre me l'avait soigneusement rappelé aujourd'hui. Les enfants n'oublient rien, je devais pourtant le savoir...
Please don't stop the music
Please don't stop the music
Please don't stop the music
Quand la chanson fut fini, j'entendis derrière moi un bruit d'applaudissement et un rire. Je pensais que c'était les parents des filles qui étaient rentrés plus tôt, bien qu'ils n'étaient partis que depuis un peu plus d'une heure, mais quand je me retournais, je vis Justin, mon persécuteur. Je me figeais, arrêtant de danser. Je lui jetais un regard noir alors qu'il était entrain de rire. Mais que faisait-il ici ?! Et m'avait-il entendu chanter ? Apparemment oui... Les deux filles dansaient encore, sur une autre musique, celle d'après certainement. Elles n'avaient pas remarqué la présence du jeune homme. Je m'avançais donc vers lui, et m'arrêtais à quelques centimètres de lui. Il me surplombait de presque trente centimètre, moi, avec mon mètre soixante, je semblais toute petite à côté de lui qui ne devait pas faire bien loin d'un mère quatre-vingt-dix. Mais je n'en restais pas moins très forte de caractère, comme on dit, il ne faut jamais se fier aux apparences. Mes yeux lançaient des éclairs, et j'espérais qu'il ressente toute la haine que j'avais pour lui. Je le détestais, et pas qu'un peu. Il s'amusait à me dire que je n'étais pas assez féminine, que j'étais un peu comme un mec et tout et tout, qu'il ne voulait pas fréquenter des '' fausses filles ''. Merci mais ton amitié je m'en passe !
- Tu fais quoi ici ? Casses-toi directement de là !! Sérieux tu me fais peur pauvre mec. T'entres ici c'est même pas chez toi, sans toquer ni rien. Tu veux quoi là ?! Y a que des gamines ici, alors tu peux te casser, y a pas de Sarah dans le coin !Il me surplombait de toute sa hauteur, mais moi je ne me sentais pas du tout inférieure à lui, non, loin de là.