CHAPITRE 1 ; LIFE'S THE MOST SPECTACULAR SHOW ON EARTH.

« Mesdames et messieurs ! Veuillez accueillir chaleureusement la grande, la belle... Savannah ! »

Les applaudissements retentissent. J'entre en scène, gracieuse, à l'aise. Le projecteur m'éclaire. Je me sens vivante, aimée. Je suis la star, ici. Je ne suis plus la petite Beatriz, non. Ici, je deviens la grande, belle, Savannah. Je souris, confiante. J'ai dix-sept ans. Cinq ans que je fais partie de la troupe. Cinq ans de bonheur, de reconnaissance, d'entraînements intensifs et de bonne humeur perpétuelle. Ma mère est celle qui m'a permis de réaliser ce rêve, de faire partie d'un cirque. Elle s'appelle Regina. Ma reine. Dès mon plus jeune âge, elle avait découvert ce talent, en moi ; cette souplesse incroyable. Elle avait réuni toutes ses économies, pour m'offrir un voyage aux États-Unis et rencontrer le directeur de cette merveilleuse troupe. Puis elle était repartie à Porto Rico, me laissant à mon destin qu'elle savait brillant.
Je scrute discrètement mon ventre. Une petite bosse pointe de sous mon justaucorps, pas encore très prononcée. Je soupire. D'ici quelques semaines, il ne me sera plus possible de le cacher. Je sais que je suis enceinte. Quelle idiote ! Pour quelques minutes de plaisir avec un inconnu, j'ai mis à risque ma carrière. Si quelqu'un le découvre, je risque d'être chassée de la troupe. Je n'ai qu'à prétendre avoir pris du poids... Je garde mon sourire, commence mon numéro. J'étire mon corps, je me courbe en arrière, d'un manière presque inhumaine, gracieuse. Et puis... Une douleur terrible entre les reins. Je me redresse d'un seul coup. Je n'arrive plus à respirer ; ma vue se trouble, je n'entends que vaguement qu'on appelle mon nom. Et je m'évanouis.

Je me réveille couchée sur un lit. Encore dans les vapes, je me demande ce que je fais là. C'est en ouvrant les yeux et en voyant l'air désapprobateur de toutes les personnes présentes autour de moi que les souvenirs remontent à la surface. J'ai peur. Peur de ce qu'ils pourraient dire, peur de ce qui va m'arriver. Ce maudit enfant ! Je n'en veux pas. Un des hommes m'entourant parle. Je le fixe, attendant que ma vue encore embuée redevienne nette. Mais je n'ai qu'à entendre le timbre de sa voix pour le reconnaître. Le directeur ! Je manque de retomber dans les pommes. Sa voix trahit la déception qu'il ressent.

« Savannah... Tu étais au courant des règles de la compagnie. Tu es talentueuse, mais je ne peux pas faire d'exception pour toi, tu comprends ? Tu dois partir. »

Je retiens mes pleurs. Mon monde est en train de s'effondrer. Il le remarque, demande à tout le monde de sortir ; lorsqu'il n'y a plus que lui et moi, sans un mot, il sort une liasse de billets de sa poche. Et, après un regard d'excuse, il me laisse seule avec mes remords et ma tristesse. L'amertume me ronge. Je hais cet enfant. De toute mon âme, de tout mon coeur. Et je me hais, qui plus est. Mais je suis obligée de le garder. Je ferai des sacrifices, pour cet enfant, vu qu'il est déjà là. Vu qu'il est trop tard pour toute autre solution.

CHAPITRE 2 ; THEY SAY LIFE'S A DREAM, CALL IT INSOMNIA.

J'ai pris le train, puis le bateau. Les vagues me donnaient le mal de mer. J'avais l'impression de revivre le voyage vers mon rêve, il y avait cinq ans. Mais l'excitation et la joie avaient cédé leurs places à l'amertume et la haine. Ce voyage signifiait la fin d'un passé radieux. Vers un futur rempli de couches et bouillie pour bébé. Je n'avais pas la moindre idée de comment élever cet enfant, à ce moment là. Je comptais sur ma mère. Car c'était dans mon pays natal que je me rendais. Et Regina n'était même pas au courant d'être ma bouée de sauvetage. Je m'étais dépêchée de me rendre dans mon ancien appartement, désireuse de ne pas me faire voir par les voisins trop curieux qui me connaissaient depuis ma naissance. J'avais toqué à la porte. Je ne l'avais pas saluée. Mes premiers mots avaient été simples.

« Maman, je suis enceinte. Et j'ai besoin de ton aide. »

Après la stupéfaction initiale, elle avait compris que je ne voulais pas en parler. Ensemble, nous avions inventé une histoire, comme quoi elle avait adopté un enfant à l'orphelinat. Personne dans les alentours ne devait savoir que l'enfant en question était le mien ; trop de questions risquaient d'être posées, et je savais que je n'arriverai pas à supporter les jugements. J'accouchai chez nous, quelques semaines plus tard. Une fille. Et, à l'instant où je vis le visage de mon enfant pour la première fois, je compris que je ferai n'importe quoi pour ce bébé. Ma haine perdit ses fondements, devant la petite. Mon enfant. Elle fut nommée, d'un commun accord avec ma mère, Angela. Mon ange. Nous l'élevâmes comme si nous étions toutes les deux sa mère, tout en lui faisant croire qu'elle était ma soeur. Au niveau financier, nous fîmes du mieux que nous pouvions. Je travaillais la journée, elle travaillait le soir. J'aimais ma fille plus que ma propre vie, mais le cirque me manquait. Il m'arrivait, dans les moments tranquilles, de vouloir retrouver l'avenir brillant dont j'avais toujours rêvé. Les années s'écoulaient, lentement. Plus elles passaient, plus ma fille devenait grande, belle. Me ressemblant d'une manière impressionnante. J'étais fière de ce qu'elle devenait. Elle avait hérité de moi ma souplesse légendaire. Dès que nous avions du temps, je l'entraînais, lui enseignant ce que moi-même j'avais appris, des années auparavant. J'étais fière d'elle. Et j'étais reconnaissante envers ma maman, ma sauveuse.

Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Dix ans après la naissance de Angela, ma mère tomba malade. Un cancer. Elle s'en rendit compte beaucoup trop tard pour pouvoir faire quoi que ce soit. Elle mourut peu après. Ce qui nous anéantit.

Nous continuâmes difficilement. Je travaillais au maximum, faisais des heures supplémentaires dès que possible pour payer le loyer. Mais j'aimais ma fille comme au premier jour, et notre rapport devint fusionnel, au fur et à mesure qu'elle grandissait. Je n'étais plus sa deuxième mère, j'étais sa soeur. Malgré son passage difficile dans l'adolescence et nos problèmes financiers, nous nous suffisions à nous-mêmes. Mais je n'étais pas heureuse. Ma mère me manquait, ma vie passée me manquait, la tranquillité me manquait. Et, enfin, une voie de sortie s'offrit à nous. Neuf ans plus tard.

CHAPITRE 3 ; I'M THE MASTER OF MY FAITH, CAPTAIN OF MY SOUL.

« Allez, bouge-toi, on va être en retard ! »

Je n'avais jamais mis pied au Mexique de ma vie. Encore moins à Acapulco. Et nous y voilà, ma fille et moi, courant en direction du quai où nous étions supposées être dix minutes auparavant. La magnificence du Royal Majestic était à couper le souffle. Je n'avais jamais rien vu d'aussi luxueux de toute mon existence. Un sourire éclaira mon visage. J'avais réussi à trouver un travail, dans ce splendide paquebot. Un travail en tant que contorsionniste. Le rêve ! Et, qui plus est, Angela aurait le droit à une éducation privilégiée, le loyer ne serait pas trop cher, et nous allions enfin voir quelque chose du monde extérieur, n'ayant jamais eu les moyens pour voyager plus loin que les États-Unis... Je voulais ce qu'il y avait de meilleur, pour elle. Et je voulais vivre sans être envahie par les regrets ou la préoccupation. Je lui enserrai les épaules de mon bras libre, l'autre tenant mes valises et autres sacs, et l'embrassai sur la joue.

« Alors, bébé, prête pour l'aventure ? »

Je me sentais libre. Enfin.

Merci
Ouais, DORIS J'ai cette petite chanson dans la tête depuis des jours x).

Aaah sérieux ? P'tain on va toutes en Italie ou quoi .

Ouaip, je rentre le jour d'avant mon anni
Je vais dans les heu... Pouilles (nom dégueulasse en français -out-) . Au sud quoi ^^

Hooo tu vas à Gênes Sarah ?
Je sais tout sur Gênes, j'ai fait un forum sur cette ville (a)

Merci ma p'tite Kaleigh

Hé ouais Sarah, hésite pas à m'utiliser comme guide, je suis imbattable pour ça
nonj'aipaslagrossetête /sbaff/

Heu... Bon, faut pas exagérer non plus
Faut aller voir l'aquarium en tout cas, il est superbe (a)

... Nage droit, nage droit, nage droit d'vant toi !
Gosh, qu'est-ce que j'aime ce fiiiiiilm

EDIT : aaaaah je viens de voir que le dc de Liberty a le même nom de famille que moi... ><
Je dois changer?

Alaska H. Young a écrit:

Non c'est bon, tu peux garder le même nom de famille.


Sûre ?

Merciiiiiiiiiiii Mel

Merci