ϟ ÂGE : tu as vingt ans, et l'impression d'en porter cinquante de plus sur tes épaules. Tu les fuis, elles te rattrapent. Tu les regarde passer, de loin, de plus près. Tu t'en éloignes. Tu t'en fous.
ϟ DATE ET LIEU DE NAISSANCE : et tu te fous de Los Angeles, tu te fous de ce maudit cinq septembre mille neuf cent quatre-vingt-onze. Tu te fous de ta ville, tu te fous de tes attaches inexistantes. Tu voudrais ne plus en avoir.
ϟ SITUATION AMOUREUSE : mais tu aimerais te foutre de lui, de Buck. Tu aimerais, vraiment. Ainsi, tu partirais, tu ne verrais pas ton ventre enfler chaque jour, tu ne sentirais pas le fruit de vos entrailles bouger.
ϟ NATIONALITÉ & ORIGINES : il paraît que tes grands-parents étaient russes. Tu t'en fous, de ça. Aussi.Tu les as déjà vus, mais tu ne te souviens que de la quasi-liberté que t'offraient leurs champs. Tu hais les États-Unis d’Amérique. Mais tu aimes ton continent. Tu aimes ses espaces, ses canyons, les merveilles que lui seul offre.
ϟ SITUATION FAMILIALE : tu aimerais connaître ton père, il paraît que tu lui ressembles. Enfin quelqu'un qui te comprendrait peut-être. Et ta mère... Tu préfères ne plus y penser, à cette actrice trop reconnue. Ton inconnue. Et tu l'aimes, dans le fond, tu sais. Mais il faut creuser trop profond.
ϟ GROUPE : ta classe t'enchaîne, ta classe te dérange. Tu ne veux pas de cet argent, tu n'en as pas touché une miette. Jeunesse dorée, au diable. {gold}
ϟ EMPLOIS, OCCUPATIONS : tu étudies ce qui te répugnes le moins, tu suis ce que ton cœur a le moins de haine à suivre. Soit. Les langues étrangères, donc. Ça occupe l'esprit. Mais pas l'âme. Les glaces non plus, ça entretient ta forme, ton estomac. Dieu, que tu t'en fous.
ϟ DIPLÔMES OBTENUS : ce qu'il fallait à peu près obtenir. Sans s'en rendre compte, sans vraiment les passer. Tu doutes qu'ils te servent un jour, ces bouts de papier. Parce que tu n'as rien appris, tu suivais sagement, c'est tout. A quoi te servira la racine carrée de pi ? A calculer le périmètre d'une bûche sur un feu de bois ?
ϟ ORIENTATION SEXUELLE : si tu pouvais n'être attirée par rien ni personne, si seulement tu étais une énième exception. Hélas, tes hormones te rattrapent, tu n'es qu'humaine. Mais il n'y en a qu'un, un seul qui a su percer ton armure inexpugnable. Un seul à qui tu as pu ouvrir ton corps.
ϟ CÔTÉ COEUR : et ton cœur. Tu aimerais ne pas en savoir, qu'il te laisse tranquille, à s'attacher quand tu ne le désire pas. Tais-toi mon cœur, tais-toi mon cœur, je ne te reconnais pas ♪. Mais il ne t'écoute pas, tu sais. Il mène sa vie - ta vie - de son côté. Pourquoi Buck ? Tu ne sais pas. Il n'a rien de plus que les autres. Il est pire, que les autres.
ϟ RÊVES POUR LE FUTUR : ah. Là est toute la question. Ton rêve est crucial, là est tout l'intérêt. Tu ne sais pas ce que tu veux. Mais tu rêves de grands espaces, de solitude, d'anarchie. De nature. L'Alaska, seule, jusqu'à la fin de tes jours. Tu rêves de partir, loin de cette obscénité consommatrice qui t'use, t'use, te ronge jusqu’aux os. Mais tu ne peux plus. Plus de rêves, plus d'espoir. Une sous-vie, une loque.
ϟ PIRES CRAINTES : elles se sont avérées véridiques, tes pires craintes. Tu avais peur de t'attacher, que ton cœur fasse des siennes que tu sois incapable de partir. Or, t'en voilà inapte; bonne à rien. Tu t'es enchaînée.
ϟ SIGNES PARTICULIERS : tout est particulier, tout est banal. Il n'y a rien à voir, chez toi. Tu passes ton chemin, et tu ne le soignes pas.
ϟ TALENTS CACHÉS : tu as des talents, ma chère ? Oh, pas que je sache. Aucun talent, aucune autre passion que celle qui t'habite depuis ton enfance et qui ne te quittera jamais.
ϟ AVATAR : tu es incarnée - okay je soooooors - KristenHOTStewart .
ϟ CRÉDITS DES IMAGES UTILISÉES : tu as été représentée par - sbaaaaaaaaarf - angelic-demon, tumblr & kiss&tell

« Salut beauté, où tu vas comme ça ? »

Elle ne lui accorda pas un regard, les épaules basses, le dos voutés. Les mains en coupe vers le ciel, énième supplique adressée. Dernière.

« Et, poupée, t'as besoin d'aide pour cette nuit ? »

Elle se retourne alors, cadavre tout juste chaud. Elle a des yeux de mort, d'un vert morbide, enfoncés dans le noir et le violet des cils et des cernes. Elle est la Mort.

« Va te faire foutre. »

ϟ PSEUDO & PRÉNOM : si vous ne le savez pas, j'vous baffe .
ϟ AGE : un milliard deux cent mille six cent quatre-vingt-dix ans, d'autres questions ?
ϟ SEXE : sauf si ça a changé depuis ce matin... Féminin . WOMEN WILL RULES THE WOOOORLD !
ϟ NIVEAU RP : juges-en par toi-même mon ami.
ϟ DÉCOUVERTE DU FO' : « Platon m'a indiqué le chemin des toilettes pendant mon sommeil parce qu'il donne dans la charité (il voulait que je rende toute la vodka de cette nuit). Sauf que je suis tombé sur un lapin blanc qui m'a poussé dans un trou de wombat enculé par le piston d'un moteur thermique et j'ai atterri ici. D'autres questions ? » Vanille en fait .
ϟ AVIS SUR CELUI-CI : je le déteste, c'est pour ça qu'au bout d'un an j'y suis toujours avec deux perso.
ϟ SUGGESTIONS : permettez que je me fasse mes suggestions à moi-même !
ϟ PRÉSENCE : autant que possible, parce qu'après les femmes... GEEKS WILL RULES THE WOOOORLD .
ϟ CODE : t'es un drôle, toi.
ϟ DERNIER MOT : petite patate flambée ! .

« Souris-leur, ma chérie ! »

Nirvana se força à exécuter un rictus peu convaincant et agrippa la main de sa mère, horrifiée par les flashs qui crépitaient devant ses jeunes yeux, par les cris qui hurlaient leur nom. Leaveshynn était à l'aise, elle était heureuse ainsi. Elle se mouvait, rompue par l'usage, entre les mains tendues et signait quelques papiers insignifiants, prenait quelques photos. Elle était radieuse, illuminait de beauté et de bonheur. Et sa fille, à ses côtés, triste sire, était l'image même de la désolation. Son corps encore rond et juvénile pressé dans une robe qui entravait ses mouvements, ses longues boucles domptées en un sévère chignon qui lui faisait mal. Elle haïssait tout ceci. Cette société qui s'extasiait devant une femme aussi simple que Leaveshynn - qui omettait volontairement ses origines paysannes. Tous ces dollars qu'on sentait sous le doux satin d'une robe et les brillants d'un pendentif de diamant. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait là, engoncée, mal à l'aise. La tête lui tournait. Tout ceci pour voir une mauvaise actrice - sa mère - jouer dans un film encre plus ridicule. Elle serra un peu plus fort encore la main maternelle, dernière attache sur cette Terre qui la débectait.

« C'est magnifique, hein ma puce ? »

Nirvana n'aurait pas utilisé cet adjectif. Écœurant, oui. Ridicule, certes. Elle n'était pas faite pour cette vie de futilités répugnante, où le dollar régnait en maître. Elle voulait régir sa propre vie comme elle l'entendait, elle voulait partir. Fuir, lâche, était la meilleure solution à ce jour. Vivre de son propre labeur, savourer chaque récompense que la nature lui offrait. Fuir, seule, jusqu’à ce qu'elle accueille la Mort comme une vieille amie. À cette pensée, elle sourit enfin. Un sourire profond, carnassier, qui ne reçu en réponse que des cris et des lumières aveuglantes. Qui soulevait une dernière question qu'à son très jeune âge elle ne pouvait répondre ; quand ?

« Maman ! Tu m'avais promis ! »

Nirvana darda un regard noir, empli d'une amertume longtemps retenue, sur sa mère. Laquelle se tordait les mains, tentant vainement de retenir la fille qu'elle venait de perdre à jamais. Quelques mots avaient suffit à détruire une relation instable de vingt ans. Quelques simples mots, qui pour n'importe qui auraient été un soulagement et une libération. Mais Nirvana n'était pas n'importe qui. Elle ne voulait pas de cette liberté maternelle, elle avait envisagé de passer un an en croisière avec Leaveshynn, elle les passerait. Elles auraient pu recoudre les lambeaux déchirés et usés de leur histoire, répondre enfin aux questions, apprendre à se connaître et à s'aimer malgré les différences. Mais non. Il y avait toujours quelque chose. Et cette fois-ci était celle de trop.

« Enfin ma chérie, je ne peux pas rater ce tournage, tu le sais très bien... Ne me regarde pas comme ça, Nevy... »

Pitoyable. Nirvana avait choisi de ne pas s'emporter, de rester calme jusqu'au bout. Après tout, elle était de ceux - bien que rares - qui conservaient une apparente sérénité, car crier n'arrangeait rien.

« Et tu ne seras pas seule, tu partiras avec Meagan ! ... »

Nirvana perdit encore une fois le contrôle de ses nerfs. Sa cousine futile, cette sombre idiote, avec elle pendant un an ? C'était hors de question. Sa mère avait beau l'aimer comme sa propre fille, Nirvana ne voyait en elle que sa frivolité apparente, sans intérêt notoire.

« C'était avec toi que je voulais partir. »

La sentence tomba, froide, aux accents désespérés à peine relevables. Elle haussa les épaules, agissant comme si tout cela ne la touchait pas. Mais elle venait de perdre sa mère, une fois encore, au profit de sa cousine. Et elle savait que leur relation déjà tendue ne se calmerait pas, si ce voyage n'avait pas lieu. C'était une certitude ancrée, un instinct sauvage et maternel. Elle avait besoin de sa mère, comme jamais. Elle tourna les talons, bravant les yeux humides de Leaveshynn, tirant un peu plus encore sur le cordon ombilical. Elle fuirait, elle aurait enfin sa proie, son rêve ; la Liberté.

Attention, certains passages de ce chapitre ne sont pas adaptés à un jeune public. Faites l'impasse si vous pensez être gêné, ne jouez pas les grands, je suis la première à vous y encourager.
Nirvana fixa le fond ambré de son verre. L'alcool lui tournait déjà la tête. Ses pensées brumeuses s'étalaient dans le fluide, elle ressassait, ressassait. Il ne lui restait alors plus aucune dignité, elle avait perdu toute fierté excessive.

« Un verre pour moi et la demoiselle ! »

Elle daigna lever les yeux, darda son regard noir sur la voix. Une de ces voix rauques faites pour charmer, aux contours doux et âpres. Elle en avait horreur, de ces baritons imbus. De ces gueules d'ange. Il lui sourit. Un sourire carnassier, brillant. Elle prit le verre, sans un mot, pensant le décourager.

Il dévorait ses lèvres des siennes, lui prenait son âme à chaque fois qu'elle lui rouvrait sa bouche. Leurs langues se déliaient, aventures, complices, curieuses. Elle résistait, tenait les armes sur sa place-forte. Chaque tentative était un coup porté. Elle succombait à ses blessures, le cœur en miettes. Alors elle céda. Son corps s'ouvrit à Buck, qui ne perdit pas les précieuses secondes qu'elle lui offrait. Il la plaqua avec violence contre le mince mur de cette suite encore neuve, pris d'un désir irrépressible. Il la voulait, maintenant.
Gémissements.
Il referma ses bras blancs sur elle, réprimant toute fuite. Il jouissait de sa peur, il la sentait frémir contre lui. Il se délectait du pouvoir, de l'asservissement qu'il lui soumettait. Elle était à lui ce soir, tout à lui. Les premiers effleurements, aussi légers qu'une plume contre sa peau nue, s'étaient raréfiés, pour en venir à ce combat acharné, cette passion destructrice qui rongeait leurs corps en feu. Le brasier dévorait le peu qu'il leur restait de conscience, ne souhaitant qu'une chose.
Gémissements.
Elle reprit le dessus, la victoire était sienne, elle pouvait combattre à son tour. Et ses armes étaient sauvages, malgré ses paupières closes par le plaisir. Elle passa une hasardeuse sur son abdomen, traçant des spirales audacieuses aux contours de ses muscles noueux. Lui fit de même sur son corps timide, peu habitué au contact. Elle lâcha prise, surprise par ses mains ardentes contre sa poitrine menue qu'il s'amusait à provoquer. Tendue vers lui, par chaque cellule, chaque instant. Elle rouvrit les yeux et fixa, stupéfaite, ses prunelles grises et leur fournaise. Elles lui hurlaient de se laisser faire, de céder aux impulsions maladroites que lançait son corps. Elle ferma à nouveau les yeux, résolue à vaincre. Elle le laissa ôter ses vêtements, qui tombèrent avec un bruit sourd sur la moquette, et l'entraîner plus prêt du lit. Il était trop grand, d'une démesure qu'elle n'aurait pas souhaité. Buck la ménageait, soudain. Ses caresses se faisaient douces, agréables, à peine pressantes. Les flammes avaient réduit son corps en cendre, et son bas-ventre était au cœur du brasier. Ses suppliques étaient violentes, trop violentes, face à ces flatteries légères contre sa peau fiévreuse. Il porta son coup à sa place, découvrant son corps d'éphèbe et sa peau voilée. Il goûtait avec une lenteur étudiée la douceur encore inexplorée du duvet blond de ses bras, de son grain de peau fin, ses longues boucles satinées qui venaient caresser son torse en émoi. Il était avide. D'en voir plus, de la prendre toute entière. Il avait assez joué.

Le souffle court, ils arpentaient le corps de l'autre, appréciant chaque contact électrique. Les mains de Buck entraînaient Nirvana vers des horizons brillant, brûlants, qu'elle n'avait jamais osé imaginer. Il se perdait dans ses caresses, et elle, elle exultait. Mais elle voulait plus. Elle avait perdu pied, lâché ses démons et brisé ses chaînes. Oui, elle voulait plus. À l'aune de ses pensées, Buck fit descendre ses lèvres le long du galbe blanc de ses seins, couler sur son ventre qui réclamait plus. Beaucoup plus.
Gémissements.
Réponse à l'invitation pressante de Buck, les jambes de Nirvana s'ouvrirent, faisant fît du peu de contrôle qu'il lui restait sur son corps. Elle se maudit d'avoir cédé aussi vite aux impulsions de son corps novice, qui tempêtait pour être pleinement satisfait. Mais Buck savait y faire. Sentant son angoisse, il retint une remarque railleuse et retourna cueillir ses lèvres pleines, sans cesser ses caresses. Nirvana était raide, aux prise d'une soudaine bouffée alarmante d'effroi. Mille « et si ? » se bousculaient, au rythme des mains expertes de l'anglais. Elle ne voulait pas être ainsi la proie, elle était la Diane chasseresse. Buck devait s'y faire. Attrapant les maigres poignets du drogué qu'elle plaqua contre son torse, elle entreprit à son tour de jouer avec le corps de son partenaire. Ses doigts profanes parcoururent la peau tremblante de Buck, qui n'en pouvait plus. Les flammes dévoraient de plus belle les cendres restantes. Dépassé, il reprit le dessus, tentant vainement de freiner les frissons de ses membres tendus. Ils repartirent à l'assaut de leurs lèvres, repoussant les draps de coton léger. Leur peau s'était faite satin, lin exquis rougeoyant. Ils cueillaient les bourgeons du désir par baisers. Lentement, avec des précautions devenues inutiles, Buck descendit à nouveau le long du ventre plat de Nirvana, secoué de spasmes. Ils ne pouvaient plus attendre. Devenue liquide, elle exigeait d'être comblée.
Le feu, à son apogée, explosa une dernière fois lorsqu'il s'insinua en elle, ne laissant derrière lui que deux âmes calcinées dans le bonheur. Un bonheur total, brillant, éclatant, indomptable.

Elle trouva son rêve en celui avec lequel elle pensait le perdre. La liberté s'insinuait en elle, la prenait toute entière, et volait en éclat la moindre parcelle noire de son corps. Les hommes peuvent-ils voler ? Alors qu'elle ondulait, liane sauvage contre l'aimé, elle trouva sa réponse. Oui, elle volait. Libre.